Après douze années d'exil au Canada où il a fait fortune, Roger Laroque revient en France faire la preuve de son innocence, lui qui fut injustement condamné pour meurtre.
Dans la continuité de "Roger la Honte", du même Cayatte, cette suite (qui est d'ailleurs moins une suite ajoutée artificiellement que la seconde partie d'un film qu'on a coupé en deux) en reproduit de façon très cohérente l'esprit romanesque. Quand on aura dit que la fille de Roger, aujourd'hui une belle demoiselle, rencontre par hasard et s'éprend du fils de l'ancienne maîtresse de son père, on devine sans mal de quel genre littéraire le film est l'adaptation. Son registre est celui des quiproquos dramatiques conventionnels, des rebondissements grossiers et sans surprise, dont Cayatte propose une mise en scène toujours aussi plate. On se désintéresse très vite des moyens de coercition sentimentaux et financiers qu'imagine Roger pour faire éclater la vérité.
En accumulant les personnages et les péripéties (dont on a l'impression qu'elles ont été pompées un peu partout dans le patrimoine littéraire), le réalisateur construit une intrigue profuse mais complètement factice. On sauvera juste l'interprétation sympathique de quelques uns: Tissier, Gabriello, Salou...