Septembre 1971, l'univers carcéral américain va connaître des heures sombres. Les conditions de vie difficiles à Attica mais aussi le contexte politique (l'assassinat d'un leader du «Black Panther» à San Quentin) seront à l'origine de la mort d'une dizaine de gardiens et d'une trentaine de prisonniers lors de la mutinerie. Fin des années 60, l'Amérique subit une crise identitaire sans précédent comme en témoigne le prologue du film. John Frankenheimer construit les fondations de son récit à base d'images d'archives où le Vietnam, la ségrégation, les assassinats de leaders politiques ; JFK, Martin Luther King ou Malcom X ont fait de l'Amérique une poudrière ethnique. C'est ce que va découvrir Michael Smith (Kyle McLachlan) fraîchement débarqué comme gardien au «palace», surnom de la prison. Frankenheimer, nous dévoile la vie des habitants d'Attica dont la plupart travaillent pour le centre correctionnel. Être gardien est une tradition familiale, la prison est une véritable institution, mais derrière le mur d'enceinte, la colère gronde. Les prisonniers en majorité noirs et hispano-américains se confrontent aux fonctionnaires blancs dans un melting-pot incontrôlable. Au casting de ce téléfilm de luxe, Samuel L.Jackson disciple de Malcom X, livre une prestation magistrale tout comme Anne Heche, Fréderic Forrest ou encore Harry Dean Stanton. Les prisons sont le reflet d'une nation malade et les maux de l'Amérique sont réunis dans les couloirs d'Attica. In fine, seule la violence l'emportera !