Un thriller bizarre pour un téléfilm au goût amer. Dommage...

On met dans le plat principal "Seven" (de Fincher), "Le collectionneur" (avec Freeman) et "Pièges en eaux troubles" (avec Bruce McClane) et l'on obtient "La rivière du crime", un téléfilm au goût amer, pas désagréable à regarder mais comblé d'invraisemblances en pagaille. Là dessus, passons. C'est du "Seven" tout craché, car au lieu de garder un scénario lisse, rafistolé et permettant de garder le suspense au plus haut, le réalisateur nous délivre l'avancement du film avant même le prochain rebondissement, ce qui enlève tout l'intérêt du thriller. Il s'agit également du "Collectionneur" sur deux points. Premier point : l'acteur principal (Ray Liotta) n'est pas habité par le personnage, tout le contraire de Morgan Freeman, qui non seulement s'impose, mais qui en profite pour nous livrer une performance majuscule dans son interprétation. Second point ? La musique qui reprend quasiment note pour note la composition de Mark Isham (il a signé pour Redford ("Et au milieu...") et Haggis ("Dans la vallée d'Elah") notamment). D'autant plus, qu'on y a droit langoureusement et péniblement pendant quasiment toute la durée du film. "Pièges en eaux troubles" en est aussi inspiré sur l'idée du scénario : les anciennes amantes de Ray Liotta sont retrouvées mortes et devient ainsi le coupable idéal. Il va tenter bien malgré lui de retrouver le coupable. Déjà que Ray peine à exister (à l'image des autres acteurs aussi, que ce soit l'immense Christian Slater ou le non-moins talentueux Ving Rhames), il a bien du mal à servir le scénario ficelé à grosses ficelles. Baclé, on ne s'ennuie pas vraiment en raison d'une mise en scène menée tambour battant et qui ne va pas dans la dentelle. D'invraisemblances en invraisemblances, on nage à contre-courant dans ce thriller bizarre, il faut bien le reconnaître, où religion, sexe et péchés capitaux se cotoîent sous des formes certes virulentes mais totalement incongrues. Un sentiment de malaise mais aussi de bien être se dégage tout au long du film, sans doute grâce à une mauvaise direction d'un casting chevronné. Peut être. Spectateurs, allez plutôt vous baigner dans la RIVIERE de Redford... . Conseil de spécialiste.