Après une période dite « d'essai » où il tenta par tous les moyens de casser son image d'espion britannique, Sean Connery a reconquit un nouveau public au cours des années 70, arborant une belle moustache et alternant les rôles plus dramatiques. On a donc pu le voir dans des œuvres plus solennelles comme L'Homme qui Voulut Être Roi et Le Lion et le Vent avant qu'il ne tourne, barbe poivre et sel et tout de guenilles vêtu, sa première incursion dans le film chevaleresque. Réalisé par le touche-à-tout Richard Lester, La Rose et la Flèche met en scène un Robin des Bois vieillissant revenu des Croisades avec pour objectif de mener une vie paisible aux côtés de sa Marianne...


Mais vingt ans ont passé et la belle s'est reconvertie en nonne tandis que sa troupe s'est dissoute. Mais les habitudes ont la vie dure et Robin risque fort de vivre une nouvelle aventure... Film plus qu'original remettant tout en question la légende du roi des voleurs, La Rose et la Flèche nous guide vers une épopée humaine abasourdissante où l'on découvre les failles d'un homme et ce qui en fait une légende. Magnifiquement reconstitué, le décor du XIIe siècle et la forêt de Sherwood semblent ne pas avoir bougés, a contrario des personnages : Sean Connery campe avec brio un Robin philosophe, toujours intrépide et le plus souvent inconscient, sans cesse en proie à de vieilles pulsions d'aventures.


À ses côtés, la magnifique Audrey Hepburn, qui revient sur les écrans après presque dix ans d'absence, et le génial Nicol Williamson (improbable en Petit Jean mais néanmoins convaincant) face au gigantesque Robert Shaw, parfait en Shérif de Nottingham aussi sournois que lui aussi vieillissant. Le scénario, outre son romantisme évident, nous offre une véritable nouvelle péripétie du fringant Robin des Bois allant secourir comme autrefois les plus faibles, affrontant divers sbires et relevant les défis les plus impensables, le tout avec certes moins de grâce mais néanmoins un certain panache. Richard Lester nous offre donc une excellente suite aux aventures du dérobeur encapuchonné à travers ce long-métrage bien mené, palpitant et interprété à la perfection par une pléiade d'acteurs confirmés. Un film original qui, à l'inverse de ses protagonistes, ne semble pas vieillir.

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le 8 avr. 2019

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