La Route par Drumspirit

Un univers froid où l'humanité s'est éteinte dans ce monde post-apocalyptique. C'est sombre, crasseux, dévasté mais le rendu est excellent. On reste néanmoins emporté par cet atmosphère haletante, et on arrive aisément à se mettre à la place des personnages.
Et si cela devait nous arriver à nous, pauvres petits hommes du 20eme siècle bien installé dans un confort si plein de certitude ?
La route envisage autre chose. Une terre dévastée et des humains pratiquant le cannibalisme pour survivre. La peur est omniprésente et la mort le guette sans relâche. Le suicide est une variante régulièrement envisagée car dans ce monde, aspirer à autre chose que la mort devient impossible.
Néanmoins, on aurait aimé en obtenir un peu plus de ce film, une fin moins servie à l'arrachée même si l'on se doutait bien de l'issue qui guettait le père du jeune garçon. Devant tant de froideur, on aurait apprécié que le clou s'enfonce encore un peu plus, plutôt qu'un nouveau départ, dans une famille complète, se balladant sur la plage, fusil à la main et promenant son chien. Cliché d'une famille heureuse et bien portante.
On aurait apprécié aussi de savoir pourquoi la plupart des personnages rencontrés il leur manque une phallange au pouce...
Malgré tout, le film nous maintient, car la relation entre le père et le fils est intense. Les remords sont permanents dans la tête du père, qui, à plusieurs fois, hésite à offrir la mort à son fils comme meilleur destinée... Mais sa combativité et sa foi (la fameuse flamme) font qu'il repousse les limites un peu plus à chacun de leurs pas sur la route.