Difficile de juger de la qualité du film si ce n'est son scénario (et encore) et son interprétation.
Avec un œil de verre blanc, Lon Chaney a l'air fabuleux une fois de plus pour une personnage cruel, provocateur, quasiment incestueux tout en étant fragile et délicat dans la seconde moitié. Évidement, il est question de rachat et de rédemption spirituelle puisque le frère de Chaney est, un peu artificiellement, un prêtre. Cela dit les séquences entre eux n'ont pas l'air de manquer de force. Elles en ont davantage que celles avec les autres acteurs qui font un peu fade à côté, quoique la séquence introductive avec la confrontation dans un bar sordide avec le couteau planté dans la table fonctionne très bien.
Mais les brutaux raccourcis de cette version "Pathé Baby" annihile toute évolution satisfaisante des personnages et on ne comprend pas comment Lon Chaney bascule si rapidement, sans parler du petit twist qui tombe à plat ou du fiancé de la jeune fille à la sous-intrigue sacrifiée.
Toutefois, vu le manque de subtilité des grands lignes du récit, par évident que l'on tenait le sommet de la collaboration entre Browning et Chaney.
Ps : Sinon pour ceux que ça intéresse, on peut visionner la VHS de Road to Mandalay dans la Salle des collections de la Cinémathèque, à condition d'être courageux : C'est une VHS archaïque et surtout tirée du seul élément toujours existant, une copie 9.5mm d'une qualité exécrable, très sombre à l'image zoomée et qui condense le film en 35-40 minutes. Et cerise sur le gâteau : les télécommandes des télés sont perdues, donc ça se déguste en 1.33 étiré en 16/