Pour son ultime film, David Lean signe une fresque grandiose et colorée de l'Inde, à travers la visite d'une héroïne anglaise tiraillée entre deux cultures. La critique du réalisateur est subtile et le propos empreint d'une philosophie universelle voire métaphysique, dispensée par Alec Guinness dans un rôle des plus inattendus. On ne s'ennuie pas une minute pendant la longue durée du film, grâce à l'habileté et à la force du récit. Les acteurs sont excellents et la mise en scène ne fait pas défaut non plus, en donnant presque une âme à certains décors naturels, magnifiés par une photographie sublime. L'élégante musique de Maurice Jarre donne par moment un souffle épique à l'aventure, mais rappelle un peu le thème musical de La Fille de Ryan. Avec La Route des Indes, David Lean prouve qu'il est toujours en grande forme est signe l'un de ses meilleurs films.