La Rue s'inscrit parfaitement dans la filmographie d'un des fleurons du Nouvel Hollywood, Jerry Schatzberg. S'inscrit parfaitement car l'auteur une fois de plus nous fait voir ce qu'était la marginalité au XXème siècle dans une grande ville américaine, Schatzberg a toujours eu depuis son premier film le désir de raconter la misère social et la petite criminalité avec des histoires de toxicos, de clochards ou de putains. Cependant dans La Rue, il y apporte deux éléments supplémentaires en racontant cette histoire d'un journaliste qui fabrique un faux portrait de proxénète dans lequel tout le monde croit reconnaître une véritable personne, déclenchant toute une série d'ennuis judiciaires et relationnels; ces deux éléments sont d'abord un côté éthique du journalisme à la Capra (sans le côté bien veillant) provoquant une enchaînement de perturbation et ensuite du suspense, du policier même puisque tout termine très mal ! En effet la fin est ambiguë et met assez mal à l'aise le spectateur, ce qui est selon moi plutôt bien vu après cette intrigue bien menée qui aurait pu se finir en happy-end. La star de ce film est Christopher Reeve, mais celui-ci se fait piquer la vedette par un Morgan Freeman dans un rôle rare pour lui, celui du salaud et même par le second rôle Kathy Baker en prostituée d'un certain âge maltraitée.