La Rue sans joie par Moorhuhn
Oh que ça m'ennuie de critiquer ce film... Je l'attendais tellement ce film et je suis épouvantablement déçu. Bon déjà voir que le film durait 2h20 et non 1h30 comme indiqué sur SensCritique, ça me rendait ronchon. MERCI SENSCRITIQUE! Désinformation! Médias, collabos! Ahem, je m'égare... Parce que bon 2h20 de muet faut se les coltiner, quand je vois un Lang ça passe mais vu le pessimisme du film en question, j'ai eu du mal à tenir. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup. Ça veut dire qu'il était libre, qu'il... Ahem, je m'égare de nouveau.
Plus sérieusement (Oooooooh tu abandonnes les blagues de merde déjà?), j'ai trouvé ce film maladroit car il grossissait le trait avec une subtilité de pachyderme. C'est bien simple, je n'y croyais pas. Cette richesse exacerbée, cette pauvreté exacerbée, ce boucher exacer... bien méchant comme il faut qui ne cède des morceaux viandes qu'en échange d'une petite gâterie... Je n'y croyais pas. En ça je me doute que Pabst voulait faire un film fort peignant cette Vienne d'après-guerre complètement dépravée. Puis ce film était proche de l'overdose de personnages. Il y en avait beaucoup trop, d'autant plus qu'ils n'étaient pas tous traités sur un pied d'égalité. Certains, comme celui de Garbo, étaient bien développés (puis qu'est-ce qu'elle est belle, premier film où je la vois d'ailleurs). En revanche on te fout d'autres personnages qui n'apparaissent que pour t'expliquer subtilement (ironie) que la ville baigne dans la misère. Le couple qui vit avec un enfant en bas âge dans une écurie et qui lèvent les yeux au ciel en se lamentant, pitié quoi... Puis tous les riches sont débauchés et pourris bien sûr, un beau postulat de coco ça.
Puis ça s'étire trop, certains plans s'éternisent, le montage n'est absolument pas dynamique. Les passages où les personnages se regardent en faisant des grimaces sans se parler ça frôlait le foutage de gueule. Enfin comme je l'ai dit des personnages étaient intéressants comme celui de Garbo qui va côtoyer le monde de la débauche pour tenter de faire survivre sa famille dominée par un père trop fier pour aller demander de l'aide. Le film est quand même très humain. Puis c'est bien mis en scène hormis cette tendance à étirer les scènes comme je l'ai déjà indiqué. Un film engagé mais trop lourd à mon goût, à un point où il m'a véritablement écrasé, non pas par son sujet dur mais par son traitement manichéen et pas fin pour deux sous. Déçu...