Pour ceux qui s'en souviennent, je crois qu'ils ne pourront que reconnaitre cette adaptation comme étant très fidèle au tragique faits divers appelé ”le massacre du Circeo”, en septembre 1975, qui fut le crime le plus odieux de l’époque en Italie
Il s'agit plus exactement de l'adaptation du roman La scuola cattolica d'Edoardo Albinati, lui-même inspiré du massacre du Circeo
Trois jeunes hommes issus des ”beaux quartiers” romains (Gianni Guido, Angelo Izzo et Andrea Ghira), fils de bonnes familles, proches des milieux néonazis, vont s’en prendre à deux jeunes filles, Donatella Colasanti et Rosaria Lopez, elles, la tête remplie de rêves de midinettes, issues de milieux défavorisés dont elles aimeraient bien échapper.
Sommairement résumé : elles sont, avouons le, tout de même un peu naïves et surtout rêvent du prince charmant .
En effet, elles vont , par hasard, rencontrer 3 jeunes hommes et accepter une invitation sous prétexte d'une fête dans la villa du père d'Andrea Ghira.
En fait, elles ne vont être que le jouet de trois sadiques (violées à de multiples reprises, battues, humiliées) et vont vivre un calvaire. Seule Donatella Colosanti parviendra à en sortir vivante.
La mise en scène est soignée, l’interprétation impeccable (les comédiens en plus ressemblent beaucoup aux véritables protagonistes) mais on peut trouver quand même le temps plutôt long durant la première heure du film.
On suit ce groupe de lycéens à une époque en Italie où l’influence de l’Eglise et du corps professoral perdent de leur influence sur la jeunesse. Se souvenir des années 1960 aux années 198o durant lesquelles l'Italie fut le théâtre d'une violence de nature exceptionnelle par son intensité et sa durée (entre autres, se souvenir des Brigades rouges/Mario Moretti avait alors pris la tête des Brigades rouges, et organisé en mars 1978 l'enlèvement et l’assassinat d'Aldo Moro.)
On voit surtout que l’un est fasciné par la mort, l’autre a des penchants manifestement sadiques, certains sont plus néofascistes que d’autres mais tous sont attirés par le sexe.
On ne peut que noter le toxique de la masculinité tant elle est évidente.
Les pères transmettent aux fils une vision biaisée des valeurs et du comportement envers les femmes. Comme d’autres l’ont écrit : ”Une « mauvaise » éducation capable d’engendrer les monstres responsables du massacre”.
Mais lorsque les faits tragiques interviennent, rien ne permet de véritablement comprendre cet immédiat passage à l’acte.
Quel événement a pu être le déclencheur d’une pareille tragédie ?
Je respecte leur point de vue mais je ne partage pas l’avis de ceux qui ont écrit sur certains sites que le film était insoutenable car ils ne trouvaient aucun intérêt à moins d’être pervers à ne voir que des jeunes filles torturées ?
Certes, c’est loin d’être un film romantique mais de là à ne voir qu’un film qui ne montrerait que des femmes torturées ?
Je crois que nous n’avons pas vu le même. Ce que j’ai su apprécier, tout en lui reconnaissant des défauts de mise en scène, c’est justement qu’il n’y a aucune complaisance pour ce qui aurait pu être, en effet, morbide. On entend (ce qui est d’un certain côté peut être pire d’ailleurs) mais rien n’est montré. Il n’y a aucune scène ”insoutenable”. On a vu depuis quelques années dix fois pire.
Conclusion, c'est un film ni bon ni mauvais, donc une fois de plus j'y accorde la moyenne.