Sexitalie Ti Amo

C'est avec un certain amusement un peu agacé que j'ai constaté que Netflix proposait La Secrétaire Particulière de Papa avec la mention déconseillé au moins de seize ans pour violences sexuelles. Parce que moi franchement, les comédies polissonnes italiennes j'en regarde depuis que j'ai dix ans, c'était le petit plaisir coupable et coquin de ma préadolescence lorsque je pouvais me rincer l’œil en louant en VHS les films débilo-érotiques avec Edwige Fennech et d'autres beautés latines. Ces petits films qui sont souvent cons comme la lune et qui étalent du nichons avec bien plus de joyeuse paillardise que de vilaines intentions est donc passé en cinquante ans de films pour prépubères érotomanes idiots à objet lubrique à baliser de précautions de sécurités. Le pire c'est que tout le paradoxe de ces films à l'humour souvent très enfantin et à la fesse rarement agressive pour la morale et la rétine c'est que en dehors de quelques vieux nostalgiques couillons comme moi il ne feront guère rire que des gosses de dix ans. Mais revenons donc à La secrétaire Particulière de Papa (La Segrataria Privata Di Mio Padre) de Mariano Laurenti grand spécialiste du genre.

Le film raconte l'histoire de Armando un riche patron d'industrie, dragueur dans l'âme qui rêve d'une belle secrétaire privée qui représente pour lui l'ultime signe extérieur de richesse et de réussite. Malheureusement pour lui sa femme jalouse scrute toutes ses collaboratrices et secrétaires en choisissant systématiquement d'engager les plus laide possible. Pourtant après un accident de voiture qui l'invalide tout en clouant sa femme au lit, Armando va enfin pouvoir engager en secret la magnifique Luisa, la fiancée d'un de ses collaborateurs. La jeune femme va provoquer l'émoi dans toute la maison tant Armando, son fils et même le majordome ne resteront pas insensible à ses charmes.

Une bonne comédie polissonne italienne porte souvent un titre qui pourrait être celui d'un bon vieux boulard à la française et il met quasiment toujours en scène une jolie femme qui se retrouve dans un univers masculin rempli de gentils crétins obsédés à affoler et de machos latins bien caricaturaux à remettre à leur place, le tout avant de trouver le parfait amour. Ici c'est donc la délicieuse Luisa (Maria Rosaria Hommage) qui se retrouve secrétaire d'un bon bourgeois à la moustache frétillante un peu beauf et infidèle. En général quand on parle de comédies polissonnes italiennes cette bonne trogne de Alvaro Vitali (Immense acteur de comédie) n'est jamais bien loin et il est forcément présent dans le film pour nous offrir notamment ici un joli numéro de travestissement comme vous l'imaginez d'une belle subtilité. Pour compléter le casting en plus de Renzo Mantagnini dans le rôle principal, il faut noter la présence de la magnifique suédoise Anita Stindberg dans le rôle de la maîtresse de Armando ou de Enzo Cannavale un éternel second couteau du cinéma populaire italien dans le rôle du majordome. L'humour de La Secrétaire Particulière de Papa ne vole pas bien haut comme c'est souvent le cas dans ce type de films, on se retrouve avec un mélange de vaudeville bourgeois à coup d'amant dans le placard, de slapstick comedy à coup de chutes, le tout arrosé de grimaces et de jeux de mots navrants.

Si les chutes à répétition d'un escalier à coup de peaux de bananes ne me font plus vraiment hurler de rire et que les mécanique de boulevard sont souvent usés jusqu'à la corde (Le film semble même plagier une scène de Celestine Bonne à Tout Faire de Franco), le film de Mariano Laurenti offre tout de même quelques occasions de sourire bêtement. La petite touche de méchanceté avec laquelle ce brave Armando traite ses secrétaires moches est assez réjouissante comme lorsqu'il propose de les prendre en photo pour une publicité ventant une crème de beauté en montrant le résultat sur celles qui ne l'utilisent pas. D'autres petits moments et quelques réplique m'ont aussi fait rire comme lorsque Armando (Renzo Mantagnini) insulte Oscar (Alvaro Vitali) en le traitant de ferment lactique, ce qui est aussi inattendu que parfaitement crétin, bien assez en tout cas pour me faire rire. Alors bien sûr ces maigres qualités ne pèsent pas bien lourd dans la balance d'un film à l'humour souvent pachydermique, mais je persiste à trouver à ses petits films un profond charme qui n'en déplaise à Netflix est plus proche de l'enfance ou l'on rit bêtement en voyant des nichons que de toute forme de perversité nocive.

A l'âge ou d'autres regardaient des dessins animés je matais donc des seins animés dans des films qui je le découvre aujourd'hui sont donc porteurs d'une notion de violence sexuelle à cacher au moins de seize ans. Même si je comprends que nous traversons une époque un peu étrange et qu'il est légitime de s'interroger sur la banalisation de comportements nocifs (Ici la femme est objet de désir de tous les hommes) il ne faudrait pas oublier que la plupart des comédies polissonnes italiennes dénoncent aussi en sous texte la profonde bêtise des hommes qui pensent uniquement avec leur sexe. Je voudrais donc rassurer pour terminer les quelques lecteurs de cette modeste critique, si j'ai bouffé des sexy comédies par paquet de douze et ceci bien avant d'avoir mon premier poil pubien, je n'ai jamais de près comme de loin manquer de respect à une femme, tout au plus je confesse que je suis en revanche peut être devenu un vieux couillon libertaire à l'humour parfois très régressif .