(Sous-titre : Je suis venue, j'ai vu, j'ai pleuru.)
Je vais faire simple et expéditif, parce que détailler tous les défauts du film serait fastidieux, et que résumer globalement le problème est faisable sur un post-it : tout ce qui est beau, subtil, enthousiasmant, terrible, glaçant, ironique, puissant, sibyllin et j'en passe dans le roman du même nom de Margaret Atwood n'est pas dans le film de Volker Schlöndorff. (D'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de laisser échapper des gestes outrés dans la pénombre et onomatopées stupéfaites et étouffées, assaisonnés de quelques "Mais c'est pas DU TOUT comme ça dans le livre ça", "Mais ça n'a aucun sens, n'importe quoi", "Oh la la et à partir de là ça part complètement en roue libre par rapport à l'histoire" chuchotés avec rage, bref irregardable en aimant le livre tant l'adaptation ne tient pas la comparaison.)
Je pourrais comparer point par point tous les décalages qu'il y a entre la qualité du roman et l'inconsistance du film qui lui roule dessus allègrement au détriment de toute cohérence, de toute audace narrative, de toute construction du fond et de la forme, mais je crois qu'en disant simplement ce qui va suivre j'aurai bien exposé mon point de vue, grosso merdo : le livre est incroyable, le film est totalement dispensable et je l'aurai oublié après-demain.
Et même indépendamment du livre, sans considérer le film comme une adaptation, ce dernier est assez mal joué, plat, peu crédible, hétérogène, rien de ce qui est important et à la base du système totalitaire n'est vraiment expliqué et justifié donc rien ne s'enchaîne de façon logique, bref très passable.
Juste un conseil : utilisez les deux heures que vous auriez passées à regarder le film si vous souhaitiez le voir pour entamer la lecture de La Servante écarlate de Margaret Atwood à la place, si vous ne connaissez pas encore le roman, vous y gagnerez au change, mais sans commune mesure.