Divisible par son semblable
Je n'ai pas lu le livre, ce qui certainement favorise mon bon avis sur ce film.
D'abord, et surtout, j'ai aimé l'ambiance étrange, les tout premières images version Giallo forcément, j'aime. Et retrouver ce truc étrange dans l'ambiance fête, avec cette musique très forte (et très nase) et tous les petits bouleversements psychologiques qui se jouent en quelques secondes.
Et un montage vraiment bien tenu par Costanzo - cette manière d'imbriquer des bouts de flash back signifiants au milieu de moments présents, ça les met en lumière, ça leur donne une intensité qui nous serait peut-être passée au-dessus autrement.
En plus, ce procédé permet à la fois d'amener plus d'empathie, mais également plus de distance avec le sujet : jamais de chute dans le glauque, le too much.
J'apprécie qu'il n'est pas "joué la carte de la simplicité" parce que ça aurait été alors un film classique (commun?) sur l'adolescence, ses troubles, ses drames, ses quêtes. Même s'ils sont parfois très réussis (je pense aux films de Sciamma), je dois reconnaître que ça fait du bien un réalisateur qui ose un regard différent, ou tout du moins un angle de vue plus original.
Et cette façon de monter, de filmer, de pousser le son, ce n'est pas juste pour faire de l'effet : ce foutoir, ce mélange de plusieurs époques, ça donne l'impression d'être dans la tête des protagonistes, de vivre leurs désordres mentaux et hormonaux.
Alors, oui ce n'est pas tout à fait aboutit, mais il y a un vrai quelque chose, et une touche personnelle intéressante. J'attends d'en voir d'autre de ce réalisateur.
Chouette découverte.