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le 9 juil. 2016
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Ce court-métrage nous montre les ouvriers de l’usine Lumière, située à Lyon, quittant leur travail. Il existe trois versions de ce film.
La première version a été réalisée le 19 mars 1895. Les frères Lumière ont placé leur caméra dans la salle à manger du contremaître Vernier dont la fenêtre donne sur l’usine. Les ouvriers sortent en pagaille, pris sur le vif. Le film s’arrête brusquement, la bobine est arrivée en bout de course ! Il faut se rappeler que ces bobines initiales duraient 1mn au maximum. C’est cette version qui fut projetée le 22 mars 1895, lors d'une conférence tenue à la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, rue de Rennes, à Paris.
Les frères Lumière n’ont pas trouvé cette version initiale suffisamment satisfaisante pour être présentée à la projection payante qu’ils prévoyaient en décembre. La fin tronquée ne leur convenait pas. Ils en donc tourné deux autres versions durant l’été mais cette fois-ci ils ont demandé à leurs ouvriers de « jouer la scène ». Il s’agit de la première direction d’acteur de l’histoire du cinéma.
Les frères Lumière ont demandé à leurs employés de venir le dimanche après la sortie de la messe, ce qui explique les beaux costumes endimanchés que nous voyons sur ces deux versions. Ils leur ont également fait des recommandations :
- d’abord, ne pas regarder la caméra. On observe cependant que certains n’ont pu s’empêcher de le faire.
- de se disperser rapidement vers la droite ou vers la gauche pour accélérer la sortie. Le résultat de ces deux versions par rapport à la première est bien différent. Le mouvement d’ensemble est cohérent, les mouvements plus ordonnés et harmonieux. Le deuxième film dans lequel une carriole tirée par des chevaux apparaît en dernier n’arrive toujours pas au bout de la sortie de l’usine. C’est donc dans le troisième film dans lequel il n’y a pas de carriole que l’on peut voir enfin ! Les portes de l’usine se refermer ! C’est cette version qui fut projetée lors de la séance publique du 28 décembre 1895.
Ce modeste court-métrage, « premier film » de l’histoire du cinéma est donc un essai maîtrisé et soigné. On peut saluer l’effort fourni par les frères Lumière. Ils auraient pu se limiter pour leurs essais à des sujets plus simples ne faisant intervenir que peu de personnes. Bertrand Tavernier président de l’Institut Lumière a dit que si un cinéaste aujourd’hui voulait refaire cette séquence, cela lui prendrait une journée complète pour diriger tous les figurants ! On peut saluer aussi leur choix de faire appel à leur personnel ce qui était une manière de les faire participer à cette grande aventure qui commençait ! Ils ont travaillé à obtenir un résultat abouti. Après tout ils auraient pu laisser la finale tronquée. Mais ils ont voulu obtenir un film qui fasse un tout, qui commence avec une porte qui s’ouvre et qui se termine avec une porte qui se ferme. Ils ont eu un sens inné de la mise en scène.
La sortie de l'usine Lumière à Lyon est souvent appelé le « le premier film ». Mais il faut relativiser. Dickson et William Heise avaient déjà réalisé, avant les frères Lumière, 148 films entre 1890 et septembre 1895 pour le compte de Thomas Edison. On pouvait voir ces films en plaçant son œil dans le trou d’un kinétoscope. De plus Louis Lumière avait déjà fait quelques essais sur papiers. Mais La sortie de l'usine Lumière à Lyon est son premier film tourné sur le support en celluloïd et le premier film projeté sur grand écran pour un public grâce au cinématographe. Ce film inaugure donc bien la naissance de ce que nous appelons aujourd’hui le cinéma. Et si ce court-métrage n’est pas à strictement parler « le premier film » de l’histoire du cinéma, il est en tout cas le premier remake avec ses trois versions la même année !
On peut voir les trois versions bout à bout ici : https://www.youtube.com/watch?v=J1EdyZtkGXo
Il a existé une quatrième version filmée à une autre sortie de l’usine et tournée en février 1897.
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le 1 févr. 2022
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Je vois pas comment mettre moins à ce qui est considéré comme le premier film de l'histoire du cinéma. Ca dure 45 secondes, certes, mais ça a 115 ans !
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