En attendant Godot
Je suis un peu déçu car ce n'est pas là le meilleur film d'Herzog, loin de là et je pense que c'est tout simplement dû au fait que le film soit très court et que part conséquent le sentiment de mort...
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le 18 oct. 2016
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La conquête de l'inutile par excellence, mais non dénuée d'enseignements subsidiaires...
Herzog présente (en toute connaissance de cause, cf. la fin du documentaire) ce qui s'annonce comme la plus grande éruption volcanique du siècle, d'une puissance équivalente à plusieurs bombes nucléaires, en Guadeloupe. En s'aventurant dans la ville la plus proche du volcan La Soufrière, vidée de ses quelque 17 000 habitants, Herzog trouve là les images parfaites pour accréditer une sorte de thèse, celle de la fin du monde à venir. Des rues désertes peuplées de feux tricolores toujours en état de marche, des animaux errants et derniers habitants des lieux, des maisons quittées à la va-vite, la télévision encore allumée. Seuls deux ou trois habitants ont décidé de braver l'ordre d'évacuer et restent là, sereins, à attendre leur mort.
En appuyant son documentaire avec des photographies d'époque témoignant l'ampleur des dégâts d'une éruption voisine, en 1902 en Martinique, l'apocalypse devient palpable. La catastrophe avait fait 26 000 victimes à l'époque, et l'ironie de l'histoire voulut que l'un des seuls survivants soit un voleur enfermé dans un cachot souterrain sans fenêtre, puni pour sa grande violence... et ainsi sauvé. Il devint objet de cirque autant que messager de l'Histoire, et Herzog insiste sur la tournure plutôt surprenante des événements. De fait, on pourrait faire un parallèle avec Herzog lui-même.
Les images de la ville qu'il tourne depuis un hélicoptère semblent en être les dernières. La disparition de la ville sous les coulées de lave ou les gaz incandescents semble imminente. Son intonation et son enthousiasme nous confortent dans l'idée que quelque chose de cataclysmique est sur le point de se produire... Mais non. Le volcan n'entrera jamais en éruption et se contentera de distiller ces images (magnifiques) de fumées blanches ruisselant sur ses flancs ou s'élevant dans les airs. Et la fin du documentaire dévie vers une forme d'autodérision tout à fait surprenante, inattendue. Herzog assume et souligne le caractère pathétique de sa démarche, il se moque frontalement de ses propres attentes et termine sur une note ironique : "La Soufrière, un documentaire sur une catastrophe inévitable... qui n’a pas eue lieue". Sacré Herzog.
[AB #139]
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Créée
le 17 oct. 2016
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18 j'aime
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