Un Louis de Finesse
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Ancienne critique:
J'ai du mal à accrocher avec le jeu de De Funès qu'on a connu explosif, fin, racé, incisif et talentueux. Ici, le vieil homme s'essouffle, manque de rythme. Jean Carmet parvient à sortir le grand jeu. Villeret réussit la gageure de ne pas être trop ridicule.
Quand j'étais petiot, j'avais lu le roman qui est foutrement plus cul, plus cru, plus intelligent. Peut-être qu'une réminiscence de cette lecture m'empêche d'apprécier à plein ce film... La musique ringarde, les effets spéciaux à trois francs... je ne suis pas loin de penser que ce film est une soupe aux navets plutôt, non? Honnêtement, s'il n'y avait pas Fufu et Carmet, tout le monde l'aurait oublié ce nanar!
Nouvelle critique:
Pendant longtemps, je n'ai pas été emballé par ce film, alors que j'étais fanatique de Louis de Funès. Je suis toujours un grand adorateur de cet acteur et pour la première fois j'ai trouvé à ce film quelques attraits.
Par le passé, je trouvais ce film trop simpliste. Je n'aimais pas Louis de Funès en paysan péteur trop vulgaire. Et puis, j'ai lu le roman original de René Fallet que j'ai beaucoup aimé, très vivant, très couillu, sensuel, poétique, avec une palette émotionnelle et intellectuelle largement plus vaste que dans cette adaptation ciné. Ça a appuyé méchamment sur le dédain que j'éprouvais à l'égard du film.
Aujourd'hui, après peut-être 20 ans d'écart, je suis beaucoup plus clément. Certes, le film ne décrit pas ces paysans et leur univers qui disparaît avec autant de verve que la langue de Fallet n'avait su le faire, mais parfois, au détour d'un dialogue, d'une réplique, d'un mot de vocabulaire pittoresque, il y a tout de même un peu de cette poésie triste et libertaire qui semble s'échapper.
Les deux comédiens principaux sont bons.
En effet, Louis de Funès n'a plus le rythme d'antan, pour raison de santé. Cependant ce tempo-là lui va aussi plutôt bien quand il se fait tendre.
Celui qui m'épate le plus, c'est Jean Carmet. A l'épreuve du dialogue et de la scène de René Fallet, je le trouve même excellent. Ça lui va comme un gant. Dans le grotesque comme dans la délicatesse, on voit bien qu'il aime son personnage, qu'il jubile à le jouer. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est en roue libre, mais son jeu est très caractéristique de ce qu'il peut donner comme folie à un personnage.
Je me souviens que petit enfant, c'était l'extra-terrestre qui retenait évidemment toute mon attention. Aujourd'hui, l'accoutrement dont hérite Jacques Villeret me paraît bien lourd à porter. Ce n'est pas que je trouve le comédien mauvais, non, mais son personnage... foutre, qu'il est dur à avaler! Toute cette histoire politique de planète sans affect ne tient décidément pas la route et n'aide pas à rendre le film vraiment digeste.
Alors qu'est-ce que ce film peut avoir à dire d'intéressant ? La vieillesse, les amours perdues, la mort, le temps qui a passé, l'injustice du fait qu'il ne reviendra pas sont sans doute les thèmes majeurs de ce conte. Le film ne les rend vivants et palpables qu'à moitié. Cette moitié a suffi cette fois-ci à me faire parfois sourire.
Si on oublie les effets spéciaux vraiment pourris (-sibles), la musique ridicule et le jeu passable de Christine Dejoux, alors, peut-être qu'on peut goûter cette soupe aux choux? Curieusement, ce film pour enfants m'aura davantage plu à l'âge adulte. Sans doute que Jean Carmet est pour beaucoup de cette estimation somme toute positive.
http://alligatographe.blogspot.fr/2015/06/la-soupe-aux-choux-carmet-de-funes.html
Créée
le 4 déc. 2012
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