Une ambitieuse adaptation de Tchekhov dont la copie présentée à la cinémathèque ne lui rendait pas honneur : couleurs un peu virées, état endommagé, et plusieurs passages manquants avec une dizaine de minutes en moins à priori. Pas toujours facile de savoir si la narration est parfois bancale à cause de ces trous involontaires ou à cause du cinéaste, ce qui ne serait qu'à moitié surprenant venant de Lattuada.
On trouve donc autant de bonnes choses que des maladresses gênantes. Le principal regret que j'aurais est que le film n'est pas entièrement focalisé sur le garçon, avec pas mal de séquences où ce dernier est absent. C'est pourtant lui qui est au cœur de l'histoire pour un périple initiatique qui annonce la fin de son enfance et de son innocence.
Les meilleures séquence sont celles où il reste témoin de la vie de la nature et sa population pour une mise en scène attentive au rythme et à une certaine exaltation, mêlant inquiétude et curiosité.
Et formellement, c'est souvent un régal avec un scope qui impressionne dès les premiers plans à capturer jusqu'à la texture même du mobilier et des paysages. Le film a beau avoir été filmé en Yougoslavie, Lattuada est pleinement imprégné de l'esprit Russe.
Je rêve désormais de le voir dans de meilleure conditions, un p'tit blu-ray tiré d'un master 4k par exemple. Mais quelque chose me dit que c'est pas pour tout de suite.