Carton jaune.
Un bon petit film. C'est que je voulais voir, c'est ce que je voudrais dire. Il me peine de constater que La surface de réparation est un film moyen car tel un jeune joueur talentueux, j'avais placé...
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le 21 janv. 2018
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C'est l'histoire de Franck (Franck Gastambide), un passionné du ballon rond qui, tout jeune, avait intégré une équipe de foot dans laquelle il espérait bien, à force d'application et d'efforts, passer professionnel, être sous contrat avec l'équipe de son coeur, sauf que les instances du club lui signifient un jour qu'il n'a pas tout à fait le talent pour et qu'en conséquence, il doit renoncer à une carrière de joueur de foot, en tout cas chez eux. Mais comme il a, chevillé en lui, l'amour de son club (en l'occurrence le F.C.Nantes, mais cela pourrait être n'importe quel club de ligue 1), il ne veut pas s'en éloigner, courir sa chance ailleurs. Puisqu'on lui a refusé d'intégrer le club, il reste juste à côté, dans son ombre, dans les coulisses, à jouer les utilités auprès des dirigeants qui avaient un temps cru en lui et qui continuent d'apprécier son sérieux et son total dévouement à une équipe, à des couleurs dont il n'a pourtant pas été jugé digne de porter le maillot. À défaut de mieux, Franck rend donc toutes sortes de "menus" services à Yves (Hippolyte Girardot), un des dirigeants et une puissance tutélaire du club. C'est à dire qu'il "arrange les bidons" de tel ou tel joueur majeur de l'équipe quand celui-ci fait un écart de conduite (sexe, drogue ou autre), il conseille et surveille les jeunes joueurs, les empêche de faire des conneries, les dissuade d'aller s'alcooliser dans les boîtes ou de dissiper leurs forces avec des meufs, afin qu'ils se concentrent sur le foot, le match suivant, etc. Et Franck fait ça, sans même être salarié au club... En échange de ses services, Yves lui donne sa confiance, son estime, tient compte de ses avis et... lui refile des places invendues dans les tribunes pour le prochain match, lesquelles Franck revend à la sauvette, humblement, à l'entrée du stade. Il profite d'autres menus avantages, dispose des clés de l'appart de tel ou tel joueur qu'on a prêté à l'étranger (Qatar ou autre) pour nourrir en son absence son caméléon ou son chinchilla... ce qui lui permet de squatter les lieux en attendant. Il va ainsi d'un provisoire à l'autre, règle un problème de joueur après un autre, souvent des histoires de "nana d'un soir" que les joueurs veulent ensuite larguer sans grabuge. Et c'est ainsi qu'il rencontre Salomé (Alice Isaaz), une férue du foot et des footballeurs, une fille qui n'a froid ni aux yeux ni ailleurs et qui, depuis une première désillusion amoureuse, court aux fesses des footeux, menant une vie de "femme libre" (!) et se débrouillant comme elle peut.
Bon, voilà pour le pitch ; ça coïncide avec les 20 premières minutes du film. Lequel est écrit et réalisé par Christophe Regin dont c'est le premier long métrage et qui a choisi de poser sa caméra dans un univers qu'il connaît sur le bout des doigts (de pied) et sait rendre passionnant : le foot.
Cela donne un film bien construit (malgré un léger manque de rythme vers le milieu), bien filmé, bien interprété. Il y a une sorte de coup de théâtre vers la fin, suivi d'une ellipse très pertinente que j'ai vraiment appréciée. Ça, pour le positif.
Pour le négatif, on va dire que le film est à la fois machiste et assez misogyne. Les femmes aimant les footeux sont décrites comme des michetonneuses, coureuses de mâles en vue, incapables d'aimer qui les aiment, et juste bonnes à être b...ées. Je ne crois pas noircir le tableau en disant ça.
Pour autant, j'ai apprécié ce premier film. Il dresse une vision assez juste du monde du football et de ses coulisses, une vision en tout cas vraisemblable. Il est principalement porté par Franck Gastambide et Alice Issaaz qui, l'un et l'autre, font preuve de sensibilité, de présence à l'écran et... jouent bien. Feront-ils carrière ? En demi-teintes, je pense, l'un étant handicapé par sa calvitie précoce et l'autre par sa petite taille (les petites actrices font très rarement de grandes carrières). Les jours de doute, ils pourront toujours se réparer le moral en revoyant La Surface de réparation : ils y brillent.
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le 27 janv. 2018
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