La Surprise du chef est le 4è long métrage de Pascal Thomas. Il fait suite au Chaud Lapin et précède Un oursin dans la poche. On fait la connaissance de Hubert (Hubert Watrinet) qui dirige un journal et semble savoir tout sur tout. Il est devenu un homme important, entouré de femmes. Mais cela n'a pas toujours été comme ça. Il reçoit une lettre de son ancien ami Papinou qui lui rappelle sa vie d'avant. Ainsi le film adopte une certaine narration en revenant sur le passé du point de vue de Papinou et de sa lettre la plupart du temps, mais aussi un peu de Hubert qui ne se souvient pas des choses de la même manière (il aurait été intéressant de creuser cet aspect qui n'est finalement pas tellement développé) et aussi du point de vue de Sabine (Virginie Thevenet), une jeune femme que Papinou a tenté de séduire, mais qu'il n'a jamais réussi à avoir, notamment parce que Hubert qui était bien meilleur que lui avec les femmes l'a eue avant lui. Cependant, Sabine faisant des confidences à une amie et au spectateur nous dit que même s'il n'y avait pas eu Hubert, Papinou ne l'aurait jamais eue, parce qu'il ne lui plaisait pas du tout. C'est ainsi Papinou, cuisinier à moitié raté, et séducteur complètement raté, qui nous narre le film avec son accent de méridional, du premier restaurant qu'il avait, au séjour sur une île bretonne avec Sabine et Hubert, jusqu'à sa (brève) rencontre finale avec Gault et Millau.
Encore une fois, Pascal Thomas nous livre un film sur un loser. Plus particulièrement ici, une sorte de comparaison entre un loser (échecs avec les femmes et dans son travail) et un homme qui a réussi (avec les femmes et dans son travail), un peu comme Michel et Bruno dans Les Particules élémentaires, mais du point de vue du loser. Le film est lent et on s'y ennuie un peu. La partie sur l'île bretonne m'a un peu rappelé Maine Océan de l'ami Jacques Rozier qui se passe à l'ile d'Yeu. On y retrouve certains de ses comédiens vus dans Les Zozos par exemple qui ont ici des rôles moins importants. Bref c'est du Pascal Thomas. On aime ou on n'aime pas. Moi j'aime, même si je reconnais m'y ennuyer parfois. Je continuerais mon exploration de son cinéma très proche de celui de son ami Jacques Rozier que j'apprécie beaucoup.