Quand Ford donne aux vannes ce riff polynésien

(Bon, OK, un peu tiré par les chevaux, le titre)

J'ai débarqué sur l'île de Haleakaloha avec les meilleures valises: les amis Pruneau et Torpenn (dans l'acceptation SensCritiquienne du terme) avaient exploré pour moi l'endroit, (en bons éclaireurs qu'il sont) et m'en avait donné la plus belle des motivations, et j'arrivais donc sur place avec les meilleures dispositions.

J'ai trouvé tout ce qui m'avait été promis: l'esprit, l'humour, les décors, les acteurs, et un ensemble frappadingue.

Oui, tout cela, et je vous renvoie à leur prose, qui détaille tout cela mieux que moi, et tout cas bien avant, inutile de répéter, donc.

Je rajouterai simplement deux ou trois éléments personnels, qui ont fait de ces une heure quarante quelques moments de pur bonheur: d'abord embarqué dans quelque chose qui ressemble à une version polynésienne d'un "homme tranquille", le film bascule rapidement vers une une histoire qui lui ressemble terriblement: un grand moment humaniste (on est chez John Ford après tout ?) et pas du tout: la trame n'est qu'un prétexte au fil ténu pour nous parler de ces personnages que le cinéaste aime, tous autant qu'ils soient. Avec de réels moments de grâce: quand Amelia tente de remettre sa chaussure alors que Donovan la tire vers la rive ce qui provoque sa chute brutale. Lorsque Sarah arrache sa casquette à Luki alors que ce dernier est sensé entrer dans l'église uniquement pourvu d'une gentille auréole, à l'occasion d'une scène de noël magnifique. Quand Gilhooley découvre son train (monté en 3 secondes), quand, quand... Les instants magiques sont innombrables.

On sort de cette séance la poitrine gonflée d'optimisme, moins inquiet envers le reste de l'humanité: des gens comme John Ford ont existé.

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le 16 juin 2011

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guyness

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