La Tendresse par Nicolas Gilson
Marion Hänsel signe avec LA TENDRESSE un éblouissant portrait impressionniste : celui d’un couple qui au bout de 15 ans de séparation se retrouve le temps d’un bref voyage. L’intimité due à cette promiscuité semble-t-elle anodine que la réalisatrice livre un film d’une rare douceur et d’une émouvante justesse. (…)
La ligne narrative paraît d’une simplicité extraordinaire (…) les situations et les échanges se veulent autant de révélateurs. Les obstacles rencontrés sont-ils tous surmontables qu’ils participent à la sublimation d’un situation réaliste où une femme se (re)trouve elle-même.
Plus encore, Marion Hänsel livre un réel portrait de société. LA TENDRESSE s’inscrit dans une réalité commune que la réalisatrice esquisse par petites touches. (…) L’évolution de la société « impressionnée » par la réalisatrice est plurielle : outre le portrait d’une femme indépendante, Marion Hansël se sert du microcosme qu’est la station de ski pour marquer l’utopie de certains idéalismes sociétaux (cet espace tout de béton construit) ou encore la contagion à laquelle conduit l’immigration à l’instar du restaurant qui ne correspond plus aux clichés d’antan. (…) Avec une incroyable légèreté Marion Hänsel livre une photographie nette et incisive. Une acuité dont elle témoigne tout au long du film.
Faisant preuve d’une parfaite maîtrise technique, la réalisatrice opte pour une lumière et un cadrage qui rendent palpables tant les émotions des protagonistes que ses intentions. (…) Subjuguant.
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