Le moins que l'on puisse dire est que le sujet de cette comédie n'est pas très sophistiqué, pas plus que ne le sont ses arguments comiques. Dans les rôles principaux, les duettistes Jean Poiret et Michel Serrault, dont la connivence est visible, se démènent avec conviction, et leur cabotinage masque, parfois, la vacuité du sujet. Mais, confondant, rythme et précipitation, la mise en scène de Poitrenaud sombre dans le boulevard hystérique où le bavardage incessant et un montage anarchique empêchent une construction plus rigoureuse et cohérente de la comédie. De sorte que le récit devient presque abrutissant.
Monsieur Berrien n'est pas seulement l'honorable chapelier (déjà un rôle de chapelier pour Serrault...) qu'il semble à sa famille. Il dirige, à ses heures perdues, avec la complicité de son beau-frère, un tripot clandestin et fait en sorte, au gré des péripéties et des contrariétés, que son activité ne soit pas découverte. La comédie s'accélère progressivement sur le mode du vaudeville le plus rudimentaire. Le ton est à la farce sans subtilité, c'est-à-dire le plus souvent inefficace.