C’est un coup de poing au cœur. La Tête haute montre le parcours d’un mineur sans repère, sans affection et dont la violence dévore son intérieur. La Tête haute montre aussi tout cet univers professionnel qui se démène avec une force titanesque pour sauver ces jeunes qui empruntent un chemin par défaut car ils n’arrivent pas à échapper à leur passé. La juge et surtout les éducateurs luttent au mieux pour mettre une distance entre leur vie personnelle et ces emplois qui les touchent profondément. C’est un film bouleversant qui mérite tellement de discussions. On ne peut s’empêcher de penser au chef d’œuvre Mommy qui semble être un petit joueur à côté. Emmanuelle Bercot ne fait pas dans la mise en scène et les autours. La réalisatrice ne cherche pas à nous séduire, elle nous force au cinéma vérité. Son récit nous prend aux tripes sans répit. Elle ne cherche pas à nous mettre à l’aise mais nous impose un réalisme éreintant. Débrouillons-nous avec ça, mais nous avons en pleine face la vraie vie ! Difficile donc de parler casting, car Deneuve, Magimel, Forestier et Paradot ne sont plus des acteurs. Ils incarnent au plus profond d’eux ces gens qui sont portés par leurs croyances, par leurs doutes, par leurs vies. La Tête haute est incontournablement le film qui a sa place en Ouverture à Cannes.