La Tête la première par Cinemaniaque
Film viscéral : à peine sortie des études de cinéma, Amélie van Elmbt, 24 ans au compteur, décide d'investir 30 000 euros d'héritage dans un long métrage basé sur une rencontre, celle avec David Murgia, comédien principal. La suite tiens du miracle cinématographique : le film est vu par Jacques Doillon (qui joue dans le film également) puis emmené grâce à lui à Cannes, section ACID, pour connaître une petite vie dans les salles. Et nous y voilà.
Comme tout film fait dans l'urgence, sans argent mais avec juste de la passion, La tête la première n'est pas exempt de défauts : outre les problèmes d'ordre techniques (raccords, "figurants" qui saluent la caméra, etc.), on sent aussi une légère faiblesse de scénario, le film privilégiant l'émotion à la réflexion car, au final, l'histoire ne peut avoir le temps de se poser correctement. Les personnages sont d'ailleurs peu structurés : un comédien décide de suivre une jeune fille un peu folle dans un road-trip qui la conduira de la Belgique à la France. On a vu plus subtil et original.
Qu'importe : le film est fait avec des tripes, et ça se sent. Les comédiens, malgré quelques erreurs de direction, sont très bons (et à suivre de près) et le film est particulièrement sauvé par quelques touches d'humour qui rend cette histoire d'amour trouble supportable. Et si on accepte de faire l'impasse sur le manque de moyens (financiers, temps, techniques), on se dit qu'Amélie van Elmbt possède une sensibilité intéressante, drolatique et poétique tout en étant à fleur de peau quand il s'agit de parler des relations humaines. Vivement un second film mieux soutenu de la part de producteurs audacieux.