Film viscéral : à peine sortie des études de cinéma, Amélie van Elmbt, 24 ans au compteur, décide d'investir 30 000 euros d'héritage dans un long métrage basé sur une rencontre, celle avec David Murgia, comédien principal. La suite tiens du miracle cinématographique : le film est vu par Jacques Doillon (qui joue dans le film également) puis emmené grâce à lui à Cannes, section ACID, pour connaître une petite vie dans les salles. Et nous y voilà.

Comme tout film fait dans l'urgence, sans argent mais avec juste de la passion, La tête la première n'est pas exempt de défauts : outre les problèmes d'ordre techniques (raccords, "figurants" qui saluent la caméra, etc.), on sent aussi une légère faiblesse de scénario, le film privilégiant l'émotion à la réflexion car, au final, l'histoire ne peut avoir le temps de se poser correctement. Les personnages sont d'ailleurs peu structurés : un comédien décide de suivre une jeune fille un peu folle dans un road-trip qui la conduira de la Belgique à la France. On a vu plus subtil et original.

Qu'importe : le film est fait avec des tripes, et ça se sent. Les comédiens, malgré quelques erreurs de direction, sont très bons (et à suivre de près) et le film est particulièrement sauvé par quelques touches d'humour qui rend cette histoire d'amour trouble supportable. Et si on accepte de faire l'impasse sur le manque de moyens (financiers, temps, techniques), on se dit qu'Amélie van Elmbt possède une sensibilité intéressante, drolatique et poétique tout en étant à fleur de peau quand il s'agit de parler des relations humaines. Vivement un second film mieux soutenu de la part de producteurs audacieux.
Cinemaniaque
6
Écrit par

Créée

le 14 oct. 2012

Critique lue 391 fois

5 j'aime

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 391 fois

5

D'autres avis sur La Tête la première

La Tête la première
boulingrin87
7

La confiance et l'abandon

Petite surprise, tournée en urgence avec peu de moyens par une cinéaste en herbe (24 ans) fraîchement émoulue de son école. Après l'encore plus jeune Xavier Dolan et son « J'ai tué ma mère », on peut...

le 29 janv. 2013

3 j'aime

2

La Tête la première
Fatpooper
3

Couple de jeunes !

Pas terrible. On a l'impression d'être face à un premier film d'une ex-étudiante de l'IAD : des petits jeunes libres, la vie, la poésie... oui mais et quoi ? c'est un peu pauvre en fait, rien n'est...

le 9 juin 2020

1 j'aime

La Tête la première
Traum
7

Un bon fruit à murir

Une belle esthétique proche de celle des frères Dardennes (c'est Liège en même temps), un scénario pour le moins vachement original et intéressant. Les personnages sont attachants, mais le personnage...

le 17 juil. 2014

1 j'aime

Du même critique

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

Hiroshima mon amour
Cinemaniaque
4

Critique de Hiroshima mon amour par Cinemaniaque

Difficile d'être juste avec ce film : il faudrait pour pouvoir l'apprécier être dans le contexte socio-culturel de sa sortie, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui. Je distingue relativement...

le 4 juin 2011

52 j'aime

1

American Idiot
Cinemaniaque
7

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 14 janv. 2012

50 j'aime

3