La toubib aux grandes manœuvres est l'un des fleurons dégénérés de la sexy comédie à l'italienne des années 70. Certes le genre en lui même est loin de compter des œuvres majeures du septième art mais on est ici en présence d'un des pires (et donc peut être un des meilleur) film de ce sous genre qui faisait les beaux jours de la VHS.
Le film de Nanda Cicero est un catalogue assez hallucinant de vulgarité pouet pouet dont 95% des gags visent systématiquement le slip et le cul. L'humour de La toubib aux grandes manœuvres carbure aux touchés rectales, aux hémorroïdes, aux visions de cul, aux fesses qui fument, aux morpions, aux blagues de pipi et aux flatulences pétaradantes comme dans une scène de guerre. Au milieu de tout ce fracas la très jolie Edwige Fenech tente d'apporter un peu de charme et même un message féministe sur l'égalité hommes / femmes... Un message sur lequel le réalisateur posera son cul sans délicatesse (histoire de rester raccord) lors d'une scène finale qui transforme en point d'orgue la frustration sexuelle de nos braves troufions pétomanes en un viol collectif de jeunes recrues prises pour des prostituées.
Si son propos est parfois très douteux, La toubib aux grandes manœuvres reste le témoin de son époque avec une libération de la censure permettant de se vautrer dans les pires excès. On retrouve dans cette comédie aussi légère que lourdingue le génial Alvaro Vitali qui visiblement très en forme nous offre un festival de baffes, de rots, de pets et de grimaces. Au registre hystérique et grimaçant il est toutefois largement battu par Leo Gullotta qui interprète un hallucinant médecin plein de tics.
La toubib aux grandes manœuvres est un joyeux nanar tellement excessif et vulgaire que tel Attila là où il passe rien ne repousse ne laissant derrière lui qu'une vague odeur faisandé de chambré.