La toubib se recycle par Alligator
sept 2011:
Faut-il que je jette un coup d'œil sur la filmographie de Tarantini pour mieux discerner le cinéaste? Je n'ai même pas envie à vrai dire. Dieu que c'est mauvais! Il faut être un sacré fan baveux d'Edwige Fenech pour regarder un truc pareil! C'est très mauvais. Par bien des types de gag qu'on nous balance devant les yeux, ça m'a fait penser à du Benny Hill, mais en moins bien, avec moins de rythme, moins de sourires, une sorte de mécanique froide, brouillonne.
D'une rare médiocrité, l'histoire s'étire sur 1h40 et nous fait suivre Marcella (Edwige Fenech) à travers ses aventures romaines décousues. Mamma mia! Qu'elle est belle! C'est-il Dieu possible?! C'est la deuxième fois que Dieu vient se faufiler dans le texte. Pour un mécréant comme moi, Edwige Fenech provoque un trouble d'irrationalité d'une puissance qui m'étonne toujours. Est-elle le lien secret entre Dieu et les hommes? Une prophétesse? La preuve de l'existence de Dieu? Je ne saurais être catégorique.
Le film consacre son temps à la montrer déshabillée dans des situations les plus ineptes qui soient et pourtant censées être drôles. L'ambition érotique est louable : cette femme est généreuse, sublime, un corps parfait, une beauté de la nature, comme un paysage de Toscane.
Mais le reste du temps, Tarantini essaie de remplir le vide de son entreprise avec des gags éculés dans lesquels la participation d'Edwige parait au moins incongrue. Encore pour remplir, il lui adjoint une meute de clowns. Si bien qu'au final, on ne sait plus s'il s'agit vraiment d'un film érotique destiné à faire fantasmer les hommes ou une comédie burlesque pour faire rire les gamins. Je me souviens de m'être déjà heurté à ce mur d'incompréhension en voyant "Colpo in canna" avec Ursula Andress, autre mystère alliant salace et lourdingue. Tarantini poussé par de basses préoccupations mercantiles pousse le bouchon encore plus loin en filmant un nombre assez impressionnant de séquences spécialement dédiées au placement de produits. Ils sont légion et surtout sont très inélégamment filmés, l'explicite du mauvais goût en quelque sorte.
On notera que le n'importe quoi se faufile jusque dans le titre français, totalement bricolé puisqu'il rattache le film à ces comédies érotiques edwigefenechiennes de la série "La toubib" alors qu'il n'est évidemment plus question de ce personnage. S'il faut noter, hé bien notons encore la présence de trois habitués du genre et plusieurs fois partenaires de la belle Edwige : Aldo Maccione, toujours aussi braillard et court mais dont le regard perdu devant l'imbécilité de Giacomo Rizzo est quand même assez réjouissant et enfin, Alvaro Vitali, toujours aussi mauvais comme un âne saoul.
Edwige Fenech est si belle dans ce film. Seule raison valable de voir ce pauvre film. Il vous sera beaucoup pardonné. Amen.