Résistance du vieux
La mise en scène, la thématique principale et l'esthétique générale de cette série B, portée sur une branche un peu spéciale de la gériatrie, font penser soit aux années 80, soit aux années 60, et...
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le 19 avr. 2019
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La mise en scène, la thématique principale et l'esthétique générale de cette série B, portée sur une branche un peu spéciale de la gériatrie, font penser soit aux années 80, soit aux années 60, et pourtant c'est au milieu des années 70 qu'est sortie cette bizarrerie comico-horrifique dans laquelle un petit groupe de vieux refuse d'être expulsé de son immeuble et emploiera tous les moyens nécessaires pour parvenir à ses fins. Des premières tentatives pour décourager les différents acteurs de la construction d'un nouveau quartier résidentiel, les moyens mis en œuvre par le club de retraités évolueront assez rapidement vers l'élimination pure et simple des obstacles, ouvrier, commerciale, et chef de travaux y compris.
Tour à tour sinistre, triste, nihiliste, drôle et violent, Homebodies (jeu de mots sur le thème de l'identité des vieux, définis uniquement par leur lieu de résidence, et qui ne représentent que de vagues "somebodies" aux yeux de la société) aborde le thème de la dignité sans cesse rognée de la vieillesse à travers de multiples prismes narratifs. Même s'il a vraisemblablement été réalisé dans des conditions économiques assez restrictives, il conserve une part importante d'étrangeté et de curiosité. Toujours sur une ligne de crête, à rendre compte autant de la démence que du désespoir qui anime la troupe brinquebalante de vieillards acariâtres . On sent bien qu'il y a là-dedans un message adressé au spectateur, sur le sort qu'on réserve aux retraités : en gros, l'abandon et l'oubli.
Mais de manière assez drôle, le film joue précisément du caractère inoffensif de ces vieux corps pour en faire des assassins fourbes, subtils, et insoupçonnables. C'est du grand n'importe quoi, autant le dire clairement, et ce registre de la comédie loufoque ne peut évidemment pas plaire à tout le monde. Les vieux tuent les jeunes, certes, mais ils perdent aussi la boule et finissent par s'entre-tuer, aussi, en partie. Honnêtement on y croit à ces vieux agités du bocal, au caractère vicieux des uns (poignard, ciment, coup d'urne funéraire sur la tête, noyade organisée...) et à l'angoisse des autres. Un film vraiment bizarre dans son ambiance très incertaine, une vraie curiosité qui n'y va pas par quatre chemins dans ses sursauts de violence pouvant largement déconcerter.
http://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Tour-des-monstres-de-Larry-Yust-1974
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le 19 avr. 2019
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