"Yippee-kay, pauvres cons !" dit Bruce Willis en voyant ce film.

Bien qu’ayant démarré par des sketchs et une série télévisée (H), la carrière cinéma du duo comique Éric & Ramzy débuta avec La tour Montparnasse infernale, film parodique qui reprend non pas La tour infernale (comme pourrait le suggérer le titre) mais l’un des plus grands films du cinéma d’action hollywoodien : Piège de Cristal (le premier Die Hard).

Et du Piège de Cristal, on en trouve partout dans cette comédie ! Déjà au niveau de l’histoire. Soit deux laveurs de carreaux losers qui tentent, malgré eux, d’arrêter une bande de malfrats effectuant un casse à la tour Montparnasse. Notre John McClane toujours au « mauvais endroit au mauvais moment », Éric & Ramzy le remplacent. Le building Nakatomi Plaza troqué contre la tour Montparnasse. Et comme si cela ne suffisait pas, le film regorge de détails et séquences provenant de son modèle :

_le saut dans le vide avec la lance à incendie
_le passage dans les conduits d’aération
_un mercenaire voulant à tout prix venger la mort de son frère
_les héros possédant quelque chose dont à besoin les terroristes
_le coffre-fort aux diverses sécurités électroniques
_l’agent de sécurité tué puis remplacé
_la police qui reste au pied de l’immeuble, impuissante
_la chute du leader des braqueurs
_l’appel des héros aux policiers

Bref, La tour Montparnasse infernale affirme clairement la cible qu’elle vise, et ce malgré quelques références à d’autres films (Matrix, Speed, Dumb and Dumber, Le Jeu de la Mort…). En bref, de quoi se régaler !

Seulement voilà, je pense qu’il faut être un fervent admirateur d’Éric & Ramzy pour apprécier un minimum cette comédie (de plus, co-scénarisée par le duo), ce qui n’est pas mon cas. Mais avant de passer aux points négatifs, nous allons d’abord passer par les atouts (un bien grand mot…) de La tour Montparnasse infernale. Déjà du côté de la distribution, où chaque acteur semble s’amuser comme un petit fou (à commencer par les deux principaux), tout en véhiculant leur énergie si communicative. Sans omettre quelques guest plutôt jouissifs (Omar & Fred, JoeyStarr…). Puis, il faut bien admettre que le film se montre généreux en situations comiques. Dès le début, ça n’arrête pas : la tour Montparnasse infernale enchaîne telle une salve de mitraillette les séquences parodiques et humoristiques sans jamais s’arrêter (sauf pour le générique de fin). Arrivant à introduire les scènes citées plus haut dans ce scénario. Donc, niveau punch, le spectateur est franchement servi !

Mais comme je le disais, il est impératif d’apprécier le duo pour aimer ce film, sinon, vous vous ennuierez dès les premières minutes ! Car La tour Montparnasse n’est ni burlesque ni hilarant mais plutôt gamin ! Alors qu’avec des films comme La Cité de la Peur et les pourtant douteux Scary Movie, ce film ne leur arrive pas à la cheville. Notamment à cause de ses deux héros, encore bien plus débiles que ne l’étaient Jim Carrey et Jeff Daniels (Dumb and Dumber). Rien qu’à entendre leurs conversations, voir leurs réactions et suivre leurs péripéties, on se lamente plus de notre sort (celui de regarder le film) que du leur ! Et comme le film enchaîne sans interruption les gags, la durée d’1h32 se fait lourdement sentir ! Bah tenez, voilà l’adjectif qui correspond le plus à l’humour du film : lourd ! Tellement pesant qu’on ne pense qu’à zapper ou bien à souhaiter la fin du long-métrage (si l’on est quelqu’un de maso). Et franchement, les répliques ne sont quasiment pas drôles ! Elles mettent bien plus en valeur la crétinerie représentative d’Éric & Ramzy sans faire sourire le moins du monde !

Après, je ne dis pas que ce film est mauvais. Car il doit être un véritable bijou pour les accros du duo comique (surtout avec cette énergie offerte par l’interprétation, le scénario qui enchaîne sans temps mort les gags et les références parodiques à gogo). Mais pour des spectateurs qui sont indifférents, vaut mieux qu’ils passent leur chemin avant d’être consterné par un humour aussi lourd et gamin (pour ne pas dire pitoyable). Vaut mieux se reporter sur La Cité de la Peur ou encore Mais qui a tué Pamela Rose ?, parodies qui, elles, arrivent à faire rire tout le monde !

Créée

le 27 juin 2013

Critique lue 2.3K fois

14 j'aime

1 commentaire

Critique lue 2.3K fois

14
1

D'autres avis sur La Tour Montparnasse infernale

La Tour Montparnasse infernale
Alex-La-Biche
8

Deux connards dans une nacelle

Ramzy aime Peter Mac Calloway. Il travaille avec Eric qui, lui, aime la piscine et Marie-Joelle. Tous deux sont laveurs de carreaux, et s'attardent bien souvent sur la fenêtre de Marie-Joelle,...

le 7 janv. 2014

80 j'aime

32

La Tour Montparnasse infernale
Gwangelinhael
8

J'annonce : Critique retournée dans ta face !

Si des années après, il te reste encore des répliques d'un film, si quand tu vois l'affiche, il se dessine un sourire sur ton doux visage, même les jours de pluie, si quand tu y penses, tu prends un...

le 23 févr. 2023

68 j'aime

4

La Tour Montparnasse infernale
Behind_the_Mask
1

La Tour Montparnaze Infernale

Je me souviens... C'était pendant mes années de fac... J'avais réussi à débaucher trois potes pour aller se faire une toile au multiplexe du coin. Il y avait un super film à l'affiche : The Ring. Le...

le 24 oct. 2014

44 j'aime

6

Du même critique

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
sebastiendecocq
8

Un coup dans l'eau pour la future Justice League

L’un des films (si ce n’est pas LE film) les plus attendus de l’année. Le blockbuster autour duquel il y a eu depuis plusieurs mois un engouement si énormissime que l’on n’arrêtait pas d’en entendre...

le 28 mars 2016

33 j'aime

1

Passengers
sebastiendecocq
5

Une rafraîchissante romance spatiale qui part à la dérive

Pour son premier long-métrage en langue anglophone (Imitation Game), Morten Tyldum était entré par la grande porte. Et pour cause, le cinéaste norvégien a su se faire remarquer par les studios...

le 29 déc. 2016

29 j'aime

La Fille du train
sebastiendecocq
4

Un sous-Gone Girl, faiblard et tape-à-l'oeil

L’adaptation du best-seller de Paula Hawkins, La fille du train, joue de malchance. En effet, le film sort en même temps qu’Inferno (à quelques jours d’intervalles), un « Da Vinci Code 3 » qui attire...

le 28 oct. 2016

28 j'aime

4