La vie d'un immeuble délabré voué à une destruction imminente confié à un projet artistique collectif et collaboratif. Ce d'autant plus que l'art dont il est ici question vient de la culture urbaine, et plus précisément de la rue.
Bien que son essor depuis environ une dizaine d'années lui permette une meilleure exposition auprès du grand public, il reste encore assez largement à la marge des autres formes consacrées par les musées ainsi que les galeries les plus célèbres. Ainsi à t'il été proposé à des graffeurs et des peintres de prendre possession pendant quelques semaines de ce quartier du treizième arrondissement parisien pour révéler la grande diversité de cette culture.
Un melting pot de dissidents français et étrangers (très majoritairement masculins, alors que ce style est de moins en moins genre) en profitent pour appliquer leurs codes culturels afin d'établir une proximité entre eux et les visiteurs. Certains utilisent le lieu comme expression politique militante, tandis que d'autres ne s'intéressent qu'à la poésie graphique. C'est cet univers bigarré finalement fracturé par des promoteurs immobiliers en 2013 que faisait découvrir ce précieux documentaire lors de sa sortie.
Il faut croire que la popularité de la proposition était plutôt inattendue au vu du nombre de visiteurs, voyant même les organisateurs refuser du monde faute de place. Le signe que l'espace public est plus que jamais fondamental dans le fonctionnement quotidien de l'urbanisme défiguré par le marketing ultra libéral de l'époque? Penchons pour une réponse optimiste qui puisse donner de la suite dans les idées aux politiques de tous bords.