La tournée des grands ducs par inspecteurmorvandieu

Le sujet de comédie de Norbert Carbonnaux a ce côté futile, voire stupide, de ces maintes pitreries populaires des années 50. Pourtant, sa candeur dans le registre du burlesque et surtout ses dialogues souvent futés font de "La tournée des grands ducs", et des comédies en général du cinéaste, des films différents, insolites même, et attachants sinon parfaitement convaincants. A quoi s'ajoute une mise en scène elliptique et digressive qui donne au récit un style joyeusement foutraque.

Au départ, le timide Duvaleix entend corriger le chanteur de charme parisien qui aurait séduit une fille de baronne dont il est amoureux. Le provincial entreprend le voyage à Paris qui prend les proportions d'une tournée des grands ducs à travers les hauts lieux du Paris by night.

Au-delà des péripéties mouvementées et artificielles qui jalonnent la balade de Duvaleix, surtout quand la baronne (Denise Grey) fait elle-même irruption dans la capitale, le dessein du film semble de proposer au spectateur des numéros de music-hall. Négligeant son sujet initial, Carbonnaux met en scène une revue discontinue dont, bien malgré elle, la kitscherie, la ringardise constituent le seul attrait. Le style de la comédie, la présence de Duvaleix, Bussières et Carmet peuvent rappeler par moments les Branquignols de Robert Dhéry.