En ce moment, je ne suis pas gâté avec mes découvertes cinématographiques et c’est sans doute la raison pour laquelle j’ai replongé dans pas mal de séries ces dernières semaines.
Cependant, je continue de revoir de nombreux films dont je garde un bon souvenir, même le plus vague. LA TRAQUE fait partie de ceux là, de ces films que j’ai vu une ou deux fois dans les années 80 et qu’il est parfois bon de faire remonter à la surface.
Je ne me souvenais pas d’une distribution aussi dense. Je ne me souvenais pas que les personnages étaient si équilibrés. Je ne me souvenais pas que la sobriété de la mise en scène donnait autant de force au propos. Je ne me souvenais pas non plus qu’elle filmait aussi bien la meute, la vraie nature de l’homme, cette bourgeoisie pleine de lâcheté, de beauferie, de froideur et d’égoïsme. Je ne me souvenais pas d’une telle montée dramatique dont la première demi-heure un peu chiante prendra finalement et terriblement tout son sens. Non, je ne me souvenais pas d’une scène finale aussi insoutenable. Je me souvenais principalement que c’était le cinéma des années 70 et que la critique sociale était d’une puissance absolue. Certes, Serge Leroy n’est pas Claude Chabrol mais notre "Chiens de Paille" et "Délivrance" à nous, c’est bien lui qui l’a fait.