"Salauds de pauvres !"
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L'Occupation est une période que le cinéma a su nous raconter tout en la rendant drôle, pas dans sa forme bien entendu mais dans les histoires qu'elle a donner à imaginer. La Traversée de Paris parle de cette période sombre à travers un buddy-movie, novateur pour l'époque et qui aujourd'hui encore conserve toute sa candeur.
Passé la scène du cochon au tout début du film, je ne l'ai jamais aimé et dans le contexte actuel encore moins, comme celle des chiens d'ailleurs, La Traversée de Paris s'impose comme un face à face virtuose entre deux monstres du cinéma Français. Le grand frêle Bourvil et sa bonhommie naturelle et le légendaire Jean Gabin, au timbre de voix et à la carrure imposante. Le film ne tente jamais de faire des effets de style ou de s'encombrer de détails, Claude Autant-Lara sait que ce sont les deux comédiens qui sauront à eux deux porter tout le film. C'est d'ailleurs le cas. Le duo est formidable, riche en répliques cultes et attachants. On se délecte de voir ces deux figures emblématiques du cinéma français se lancer la réplique tout en s'amusant.
Bourvil est magnifique dans ce rôle, moins dans son registre du gentil benêt comme c'est le cas dans d'autres films. Gabin est comme à son habitude : fascinant. L'acteur règne littéralement à l'écran, son phrasé, sa gestuelle et son regard suffisent à propulser le film au-delà de la simple comédie. La Traversée de Paris se mue petit à petit en une parenthèse hors du temps dans un Paris nocturne dont l'image conserve le charme du tournage en studios. On rit comme dans cette scène inoubliable avec De Funès, déjà très en forme à l'époque. On s'émeut aussi face à ses deux personnages que tout opposent, l'un finalement désintéressé quand l'autre ne le comprend pas toujours.
Une belle histoire d'amitié improbable au coeur d'un Paris sous l'Occupation allemande. La Traversée de Paris traverse le temps et conserve son charme si singulier. Une oeuvre culte et à raison.
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Créée
le 4 mars 2019
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