Le chantage au vécu a bon dos. Il s'est bien passé quelque chose dans un lycée de Californie en 1967, mais les témoignages étant flous, la romance s'en est emparée. Parce que pour créer un endoctrinement fasciste si rapide il faut des conditions : un charisme exceptionnel du meneur, et des prédispositions idéologiques. Alors oui, ça peut fonctionner sur certains individus, mais pas sur une classe entière en une semaine ! Ici tout va trop vite, tout est édulcoré et caricaturé, le support idéologique n'existe pas, la radicalisation ne se fait que sur des notions de discipline, d'appartenance et d'uniformité. Le prof ne dit pas grand-chose et la classe se radicalise toute seule comme une nuée de moineaux sans qu'on en comprenne le cheminement. Quand une démonstration, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, comprend une telle faille, elle est ratée. Quant à la fin qui se veut didactique, elle est illogique, si les mômes sont endoctrinés à ce point, ils auraient dû se retourner contre le prof, et "tuer le père", seul l'abruti de service le fait… alors les autres, ils n'étaient donc pas si endoctrinés que ça, faudrait savoir ? A voir néanmoins pour que ce que le film aurait pu être.