Révisez toutes vos certitudes sur l'impossibilité du retour d'un régime totalitaire type nazi dans notre société moderne.
Ce film administre une gifle monumentale à tous les tenants des thèses angélistes selon lesquelles les leçons de l'Histoire suffiront à nous vacciner de manière certaine contre ce risque de dérive.
Remarquablement interprété, le personnage du professeur instille progressivement à ses élèves le sentiment qui est à la source de tout totalitarisme, i.e. appartenir à un groupe supérieur, privilégié, dont la domination sur les autres coule de source et doit être réalisée par des moyens toujours plus violents. Au fur et à mesure que l'expérience progresse, les limites de l'acceptabilité de la violence sont repoussées toujours plus loin, comme justifiées par la supériorité indiscutable de "La Vague" et la nécessité impérieuse de l'étendre au reste de la population.
Les participants à l'expérience deviennent à la fois plus brillants et de plus en plus incapables de réfléchir et décider par eux-mêmes. Emportés par le tourbillon de l'effet de groupe, pratiquement aucun des participants ne prend progressivement plus la peine de s'interroger sur le bien-fondé des actes perpétrés au nom de la communauté de "La Vague". Les rares qui osent contester l'évolution des choses sont broyés par la masse et subissent à leur tour les mêmes réactions violentes que le lavage de cerveau collectif a progressivement instaurées chez tous les membres de la communauté.

Ce film est une leçon d'humilité face à l'Histoire et à ces peuples qui ont sombré passivement dans les affres du totalitarisme, et partant un support extraordinaire de prévention d'une réédition de ces drames car il nous permet d'appréhender et donc de résister aux mécanismes classiques des dérives totalitaires.
lavoisier
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ca s'appelle une claque et J'aime le cinéma allemand, en VO, et je vous emmerde !

Créée

le 10 juil. 2011

Critique lue 405 fois

1 j'aime

1 commentaire

lavoisier

Écrit par

Critique lue 405 fois

1
1

D'autres avis sur La Vague

La Vague
Lubrice
9

Critique de La Vague par Brice B

Californie, 1967. Face à un étudiant qui lui demande comment la dictature nazie et sa doctrine ont pu être suivies aveuglement par toute la population, qui disait par ailleurs tout ignorer du...

le 17 févr. 2011

144 j'aime

4

La Vague
Sergent_Pepper
6

Les cercle des girouettes disparues.

Si l’on prend La Vague pour ce qu’il est, à savoir un film assez didactique parce qu’il s’adresse au même public que ses personnages, à savoir des adolescents, on peut lui trouver bien du mérite. De...

le 10 mars 2016

97 j'aime

14

La Vague
Veather
4

Dommage que cela reste aussi vague. Pfff j'me déprime tout seul avec mes jeux de mots pourris.

Non mais c'te blague. 7 de moyenne ? Vraiment ? Et vas-y que je te met du 8♥, et vas-y qu'il est trop bien ce filmounet, youpi tralala... M'enfin, les avis ça ne se discute pas. Oh, il...

le 7 sept. 2015

52 j'aime

16

Du même critique

Brooklyn Follies
lavoisier
9

Critique de Brooklyn Follies par lavoisier

Plonger dans un livre de Paul Auster, c'est comme sortir en plein centre-ville à l'heure de pointe; on regarde les gens vivre, on les voit passer, et l'être humain, brutalement, crûment, est remis au...

le 7 mars 2011

9 j'aime

1

Par-delà le mur du sommeil
lavoisier
7

Yog-Sothoth, sauve-moi !

J'ai découvert Lovecraft avec cette oeuvre, mais d'après ce que j'ai pu apprendre de lui, elle concentre nombre des thèmes fétiches de cet auteur assailli par des terreurs nocturnes tout au long de...

le 10 juil. 2011

7 j'aime

1

Le Chien des Baskerville
lavoisier
9

Critique de Le Chien des Baskerville par lavoisier

Le premier (et l'un des seuls) Sherlock Holmes que j'aie eu le plaisir de lire, et probablement l'un des meilleurs car j'ai du mal à imaginer un autre roman dépasser de loin en qualité celui-ci. De...

le 16 mars 2011

4 j'aime