Loulou et Biquet : l'incroyable secret

La Vallée d'Émeraude repose sur une idée, je dirais même plus essentiellement : sur un jeu de miroir, plus proche de la dualité. Que ce soit volontaire ou non...

Soyons plus concrets, c'est l'histoire d'un Loup et d'un chevreau qui vont se lier d'amitié (dans un premier temps secrète, puis un combat envers et contre tous) après avoir fait connaissance par une « nuit orageuse » (une citation essentielle dans l'histoire), sans connaître la véritable nature de l'autre. Charmant, c'est une le jour et la nuit, le bien et le mal, la proie et le chasseur, le blanc et le nègre, et j'en passe. Effectivement, le sujet n'est pas très original, dans le même genre et pour éviter une liste longue et vorace comme l'appétit d'un loup, il y eut Rox et Rocky, ou dans une moindre mesure Azur et Asmar. Un sujet déjà vu plus d'une fois quel que soit le média, premier handicap du film qui ne peut se reposer sur l'effet de surprise et d'audace avec un tel sujet.

Le sujet n'est vraiment pas le point fort de l'œuvre de Sugii, le scénario non plus d'ailleurs. Beaucoup trop bavards, surtout pour débiter des choses sans intérêt et parfois agaçantes. Mais il faut admettre qu'on ne s'ennuie pas malgré le rythme relativement lent pour un film destiné (a priori) aux enfants. Pour le reste, il y a quelques bonnes idées (surtout un jeu de miroirs après la découverte par les meutes (ou troupeau) respectives de nos amies, qui ont la même idée pour tromper l'autre troupeau (ou meute)), pas tout original, mais ayant leurs places dans le récit. Certains apprécieront les références (Bambi, Le Roi Leo, et j'en passe (http://goo.gl/eazHRP)), d'autres, je pense soupirons, ou comme moi laisseront place à l'indifférence. Quoiqu'il soit place à la découverte ! Dernier point qui pêche au niveau du scénario, ce sont les phases ayant une direction comique, qui très souvent arrive au mauvais moment, et ne prête donc pas au rire. Alors bien entendu les plus sensibles à l'humour japonais apprécieront cette tendance à l'excès, mais il ne me semble pas que les aficionados trouveront cela extraordinaire.

Toutefois, le jeu de miroir impact également sur cet aspect, faute de budget sans doute. Toutefois, le jeu de miroir impact également sur cet aspect, faute de budget sans doute. L'impression est telle qu'on pourrait s'imaginer face à un film non terminé, en cours de production... Une qualité très inégale. Tantôt face à des paysages magnifiques avec une palette de couleur et un jeu de lumière suscitant de l'admiration. Tantôt des décors sans profondeurs et perceptives... Le pire dans ces tristes passages, c'est qu'ils donnent l'impression de contempler un cahier à image pour enfant, où les personnages sont des autocollants animés qu'on pose sur un fond sans vie...

Malgré ses points, il faut admettre que l'œuvre reste plaisante, sans pour autant prendre aux tripes, ni susciter une seule seconde l'émotion. Ce qui sauve véritablement l'œuvre sont les quelques passages contemplatifs, le charisme de certains personnages, surtout les secondaires qui malheureusement sont très peu exploités. Par contre, la petite chèvre Malgré ses points, il faut admettre que l'œuvre reste plaisante, sans pour autant prendre aux tripes, ni susciter une seule seconde l'émotion. au milieu d'un troupeau de jeunes mâles, j'ai eu comme l'impression de voir la Schtroumpfette, bonne ou mauvaise point à vous de juger. Mais n'oublions pas notre duo improbable, très déséquilibré, car notre chevreau (Jao: un personnage insipide avec un prénom qui lui correspond) est un personnage lisse et agaçant, contrairement à son camarade ( Kanouk : c'est assez classe) suscitant tout de même une certaine admiration.

Je n'irai pas jusqu'à dire que Kanouk sauve le film, mais presque, car mise à part sur l'ensemble du film (rythme, présence, etc) ce dernier est le seul à prendre véritablement des risques dans cette amitié secrète. Il résiste à son instinct pour préserver son ami (lors du rendez-vous ou encore quand Jao lui demande de le dévorer), il lui sauve plus d'une fois la vie, et supporte le mépris du chevreau à cause de sa nature carnivore. Un être exceptionnel notre jeune loup !

(lors du rendez-vous ou encore quand Jao lui demande de le dévorer) Il est donc logique et très tentant de mettre un beau 5/10.