38 minutes et 50 secondes. C'est le temps qui s'affichait sur le lecteur VLC lorsque l'action débuta. Vous allez me dire : c'est déjà bien, ça veut dire que l'action débute à un moment (dans certains films, ça n'arrive jamais). M'enfin, sur un film de 90 minutes, ça fait un peu tard.
Qu'arrive-t-il avant ça ? Ben, à vrai dire, pas grand chose. Rien d'intéressant, en tout cas. Du remplissage, de l’ameublement. On met presque 40 minutes pour apprendre que nous sommes quelque part dans le Mexique à l'époque du western. Et qu'il existe un étrange animal, une sorte de cheval miniature, qui aurait officiellement disparu bien avant l'apparition de l'homme. Alors vous avez deux réactions : d'un côté James Franciscus (vous savez, le gonze du Secret de la Planète des Singes), cynique homme d'affaire qui veut exploiter l'animal pour un spectacle de cirque (vraiment n'importe quoi ! Pourquoi pas un parc d'attraction avec des dinosaures, tant qu'on y est !). De l'autre côté, Laurence Naismith (vous savez, le gonze d'Amicalement Vôtre, le troisième larron, celui dont on ne parle jamais, c'est-à-dire le juge ; d'ailleurs, Laurence Naismith aura toujours des rôles secondaires, parfois dans de très bons films, comme Jason et les Argonautes, où il sera Argos, le propriétaire du bateau, ou Mogambo, Le Village des Damnés, etc), le scientifique qui veut retrouver l'habitat naturel du bestiaux pour en faire un objet d'étude.
Et puis, bien entendu, il y a la jeune femme, juste pour le plaisir de voir un décolleté.
Le tout avec une mise en scène très poussive et des scènes très dramaturgiques aux effets surjoués (la gitane borgne qui tend le bras et pointe le doigt en proférant une malédiction sur les personnages principaux). Des scènes prévisibles à l'extrême (tout allusion à King Kong ou à son modèle, le très beau Monde Perdu de Harry Hoyt, serait éventuellement fortuite, mais pas trop...). Des incohérences par wagons entiers.
Et tout ce beau monde se retrouvera dans une vallée interdite à la découverte de dinosaures créés par Ray Harryhausen. Et c'est bien là le plus beau. Le seul véritable intérêt du film. Des trucages superbes, de véritables prouesses techniques à chaque image. Alors, forcément, il faut attendre longtemps, il faut être très indulgent avec le scénario, il faut être patient avec des dialogues nuls et les scènes inutiles, mais le résultat vaut le détour.
Rien que pour Ray.