Fans, je vous haine

Les premières minutes sont assez explicites sur le sujet du film (les fans) et les gens qu’ils représentent : chaque fan se pense exceptionnel, unique et leur idolâtrie aveugle est un moyen de combler un vide. A l’image du personnage de De Niro qui nargue les autres en leur faisant comprendre qu’il n’a pas les mêmes centres d’intérêt qu’eux (chasser les autographes de star, quitte à en faire une marchandise), alors que lui-même, on le voit plus loin dans le film, à son propre carnet de signatures de stars et qu’il va se rêver pendant tout le film comme étant à la place du personnage de Jerry Lewis. Chaque fan se ressemble et se pense unique à la fois. Il partage une envie de vouloir se démarquer aux yeux de son idole et d’entretenir une relation unique avec elle. Et d’ailleurs, de l’entourage du personnage de De Niro, on ne percevra que ce qui lui permettra d’être un vecteur pour interagir avec son fanatisme. On sait qu’il vit avec sa mère, on ne fera que l’entendre. Tout ce qu’on voit de son environnement quotidien, c’est le personnage de Sandra Bernhard (parfaite), à la fois complice et concurrente de fanatisme, et son appartement esthétiquement arrangé pour entretenir ses illusions (son appartement est tellement arrangée qu’il est difficile de croire à une folie inconsciente dans son personnage). Son amour de jeunesse également fera partie de sa mise en scène fantasmagorique de fan. Son désir de vouloir prendre sa revanche d’adolescent auprès d’elle passe par le fait de lui prouver qu’il peut accéder à être le personnage qu’il idolâtre.
D’ailleurs, le personnage de De Niro est encore comme un ado innocent qui ne s’est pas fait une raison sur les réalités de la vie d’adulte. Le costume qu’il porte tout au long du film pour faire sérieux est comme un costume d’adulte qu’un enfant aurait emprunté à son père.
Le film sait également décrire d’autres aberrations de la célébrité auprès du grand public où le fan bascule très facilement de l’amour à la haine pour un simple prétexte. La passion aveugle générée par le simple fait de la notoriété. Et le film ne traitera pas d’autre chose.
Je n’ai qu’un reproche, il s’agit de la bande originale, pas toujours d’à propos selon moi.