Rien dans la bande-annonce ne laissait présager une telle dextérité d’esprit ! « La vanité » sorti en catimini, ou presque, se révèle être un excellent film sur un thème difficile, l’aide au suicide (en Suisse et sous conditions bien évidemment), ou autodélivrance (vocable utilisé par ce pays) pour les personnes condamnées (maladies entre autre). Le sujet grave et délicat évoqué avec beaucoup de subtilité et d’intelligence. Pourtant, on ne flirte ni avec le morbide ni avec l’humour noir. « La vanité » est bel et bien un film sur la vie.
David Miller, souffre d’un lourd cancer, un soir, il décide de se faire assister à la mort par Esperenza, une responsable d’association qui lui apportera la solution létale. Entre précautions d’usage, atermoiements, dialogue, l’heure de la dite fin approche. Jusqu’à ce qu’un évènement vienne contrarier la procédure. Entre alors en scène Tréplev, un jeune prostitué qui occupe la chambre d’à côté.
On ne peut pas en dire trop sans déflorer le film, toujours est-il que Baier, joue sur du velours avec cette nouvelle trinité (formidablement incarnée par Lapp, Maura et Giorgiev). Tout en théâtralité, ce huis clos se révèle caustique de bout en bout. Entre un David Miller déterminé, une Esperenza un peu trop empathique et un Tréplev à la grande naïveté, c’est un véritable jeu de manipulations qui se met en place pour converger vers un final des plus malicieux.
Là où l’on pouvait s’attendre à une comédie désenchantée, c’est un véritable hymne à l’existence qui rejaillit.