Pas inintéressant mais vraiment mou.
Ce mélodrame comporte une idée de base intéressante, prouvant que dans les années 50 des auteurs osaient déjà aborder certains sujets tabous voire glauques, et ce de manière assez frontale. Le problème, c'est que le traitement narratif est très pauvre : plutôt que de construire des scènes où les personnages agiraient, les auteurs se contentent de les laisser exprimer leurs sentiments à voix haute sans vraiment tenter de mettre en place quoi que ce soit. Il y a certains dialogues, certaines confrontations qui sont intéressants mais très vite la pauvreté narrative refait surface : les personnages évoluent ainsi en un claquement de doigt, juste à la suite d'une explication, ce qui donne l'impression d'une psychologie bâclée ou d'un non jusqu'au-boutisme ; je pense qu'on aurait pu arriver à cette même conclusion heureuse autrement, plus intelligemment, les auteurs ont vraiment foiré.
Heureusement, la mise en scène relève le niveau : de jolis plans séquences, intelligents et techniquement aboutis, un découpage fait de plans variés, un montage qui évite les chutes de rythme, une photographie pas extraordinaire mais tout de même léchée ; en d'autres termes, le film est beau à regarder, jamais déplaisant. De plus, les acteurs sont justes, que ce soit la délicieuse Märta Torén au regard pétillant qui surjoue le romantisme ou encore le jeune et fougueux Terence Hill généreux dans sa prestation d'un fils possessif et égoïste.
Bref, je suis déçu du développement de l'intrigue ; l'idée de base aurait pu mener à quelque chose de plus fort, surtout avec une mise en scène aussi agréable. Dommage.