La petite maison dans la Téci
Morsay, avec ses compères Zéhef et Mohammed Mehadji, nous prouve avec ce film qu'il sait tout faire : chanteur à la ryhmique inébranlable, parolier subtil et pertinent, vendeur de T-shirt , dealer et maintenant comédien. Rien ne fait peur au phénomène, qui nous prouve qu'un niveau scolaire CM2 n'empêche pas d'atteindre les hautes sphères de la culture et du trafic de drogue. Une réalisation qui n'est pas sans rappeler "La Haine", pour le décompte du temps qui nous rapproche, inéluctablement, de la scène suivante, avec un sens Hitchcockien du suspense, comme dans la scène où Zéhef et un ami boivent du thé, "American History X" pour sa critique virulente de l'extrême-droite, où la réponse à la violence des nazis-junkies des cités, fléaux de notre démocratie, ne peut qu'être la violence, et "Seconde B", pour la manière désinvolte de montrer l'ennui des jeunes, qui finalement sont heureux avec bien peu, loin des clichés véhiculés par Tf1, comme dans la scène où Morsay, pour oublier la peine qu'il a subie injustement en prison, se réconforte en volant du Nutella et des Pépito. Le film nous invite à des prises de conscience multiples, notamment à refuser le trafic de cocaïne, à racketter les filles qui osent être aimables avec nous, et surtout à ne jamais retenir le passé, car se souvenir du passé nous permettrait d'apprendre de nos erreurs.
Une grande leçon pour la jeunesse, qui, comme Morsay, peut être heureuse avec un RSA.