A travers un fait divers, Imamura entreprend dans "La Vengeance est à Moi" une réflexion sur les traditions de son pays, voire même une sorte d'étude scientifique minutieuse de la société japonaise : le film décrit donc l'itinéraire terrible et éclaté d’un tueur en série, jusqu’à son exécution et la dispersion de ses os au sommet d’une montagne (extraordinaire scène finale, qui nous obsédera longtemps), en utilisant une construction narrative souvent complexe, contrastant avec la mise en scène quasi-naturaliste. Entre grotesque et dérision, Imamura explore les pulsions de ses contemporains, un peu comme il étudierait le comportement d’animaux en liberté, sans rien éluder ni magnifier : le résultat est malaisant et souvent terrible. [Critique écrite en 1983]