Mamie, tu radotes
Kore-eda, s'aventure pour la première fois sur le terrain du cinéma français avec 𝐿𝑎 𝑉𝑒𝑟𝑖𝑡𝑒. Malheureusement, cette incursion se révèle décevante, ressemblant à un cliché mal digéré du drame...
Par
le 21 oct. 2024
17 j'aime
Peu importe que Lumir soit la fille de Fabienne. Peu importe que Juliette Binoche et Catherine Deneuve soient en tête d'affiche. Il en est de l'histoire traitée comme de la savonnette sous la douche, vous pensez la tenir et elle vous échappe, vous la ramassez et elle vous échappe encore. Vous finissez, de guerre lasse, par vous contenter de l'eau même si elle n'est que tiède.
Lumir et Fabienne, fille et mère se retrouvent à l'occasion de la parution des mémoires de la deuxième. Les mémoires souffrent rarement la confrontation avec la réalité surtout quand cette réalité s'incarne dans un témoin aux premières loges de la vie de son auteure. Le thème est intéressant et son potentiel d'une extrême richesse.
La confrontation entre mère et fille n'aura pas lieu, pas même à fleurets mouchetés, suggérés tout au plus mais toujours désamorcés comme si Hirokazu Kore-eda craignait que le sujet ne lui échappe. Les mémoires, prétexte des retrouvailles entre sa fille et elle, sont abordées en filigrane mais vite noyées dans une autre confrontation entre mère et fille dans la fiction que Fabienne tourne en même temps. Dans cette fiction, elle est la fille âgée d'une mère éternellement jeune, ce qui ne simplifie pas l'affaire. Là encore, il vaut mieux bien se cramponner à la savonnette sinon votre cabine de douche deviendra un véritable billard en 3D avec des savonnettes qui volent dans toutes les directions.
Catherine Deneuve et Juliette Binoche se sont prêtées à un exercice périlleux dont elle ne sortent pas grandies. J'ai en tête l'image, peut être désormais surannée, du comédien ou de la comédienne à qui on propose à la lecture un scénario de film ou au moins un synopsis étayé. L'image s'estompe peu à peu, puis disparaît totalement. Y avait-il un scénario au moins ? Peut-être une vague idée tout au plus, puis un exercice d'écriture automatique dont les deux comédiennes sont chargées d'assurer la promotion puis le sauvetage.
Créée
le 28 déc. 2019
Critique lue 1.1K fois
5 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur La Vérité
Kore-eda, s'aventure pour la première fois sur le terrain du cinéma français avec 𝐿𝑎 𝑉𝑒𝑟𝑖𝑡𝑒. Malheureusement, cette incursion se révèle décevante, ressemblant à un cliché mal digéré du drame...
Par
le 21 oct. 2024
17 j'aime
Plus d’un an et demi après sa Palme d’or surprise (tout le monde attendait Cold war, Burning ou Dogman, mais ce fut Une affaire de famille), Kore-eda Hirokazu, sous l’impulsion de Juliette Binoche,...
Par
le 4 janv. 2020
15 j'aime
1
Après s’être penché sur ce qui fonde l’authenticité du lien père-fils dans « Tel père, tel fils » (2013), Hirokazu Kore-eda, entre temps auréolé à Cannes par la Palme d’Or 2018 pour « Une Affaire de...
le 2 janv. 2020
15 j'aime
5
Du même critique
Les mustangs sont indomptables. Nedjma, 18 ans, étudiante, se faufile le soir à travers le grillage qui entoure sa cité universitaire. Elle rejoint une amie pour se rendre dans une discothèque huppée...
Par
le 24 mars 2023
43 j'aime
6
Quand l'écran s'est éteint et quand la lumière est revenue, j'ai vu au fond de la salle Jack London adossé à un mur. Son beau sourire n'illuminait plus son visage et je vis une larme couler sur sa...
Par
le 20 févr. 2020
27 j'aime
7
Les hommes allaient à la guerre, de gré ou de force. Les mères et les sœurs attendaient leur retour quand eux-mêmes rêvaient de la quille.La guerre d'Algérie qui n'a pas voulu dire son nom, et qui...
Par
le 5 juin 2021
18 j'aime
3