La vérité on nous a menti !
La saga La vérité si je mens, adulée par certains et détestée par d'autres, avait connu un succès non négligeable et surtout familiarisé un peu plus le Monsieur-tout-le-monde avec l'univers du Sentier, un pari qui n'était pourtant pas facile à gagner, les marchands de tissu n'ayant rien de particulièrement attrayant. Comme beaucoup d'épopées comiques françaises, lui voilà un nouvel opus, censé nous combler de plaisir à l'idée de voir à nouveau cette bande de joyeux juifs. Malheureusement, tout comme avec Les Bronzés 3, non seulement les acteurs ont vieilli, ce qui était certes inévitable, mais c'est davantage au niveau de l'humour que cet âge se fait ressentir, la farce étant tout sauf drôle. Gags foireux, acteurs démotivés et éteints, la vérité ils sont devenus l'ombre d'eux-mêmes, la plupart ne revenant que pour cachetonner et tenter de faire revivre leurs heures de gloire. Si ça pouvait se comprendre pour Bruno Solo, Richard Enconina ou Gilbert Melki, on se demande ce que vient faire ici Vincent Elbaz, qui avait réussi à s'extirper de son personnage de beau gosse dragueur grâce à L'Assaut, de même que José Garcia, dont la carrière avait évolué au point de nous faire oublier son rôle de gros couillon, notamment avec Le couperet. On assiste au final qu'à un simple remake inavoué du second opus, resservant une trame similaire, poussive, jusque dans son dénouement, quasi identique à celui de son prédécesseur.
Bref, La vérité si je mens ! 3 est sans doute la comédie française la moins drôle que l'on ait vu depuis longtemps, ce qui était pourtant dur à faire, tant les dernières sorties en salles manquaient cruellement de facétie.
On ne rie pas, ou peu, et la totalité des blagues sont présentes dans la bande-annonce, ce qui est particulièrement ennuyeux, pour ne pas dire agaçant, quand l'on voit que la bobine atteint presque deux heures.
La saga avait ses détracteurs, mais non content d'attiser encore plus leur haine, la production réussit à se mettre à dos également ceux qui en étaient fans, exactement comme ce fut le cas pour Les Bronzés 3. Histoire d'enfoncer le clou, au cas où le spectateur ne soit pas déjà fou de rage, les ratés de service sont invités à la Bar Mitsvah, dont Cyril Hanouna et Max Boublil, qui en plus d'être accessoires, ne font pas naitre le moindre rictus, les rendant totalement inutiles.
Pour conclure, à moins d'avoir perdu votre sens de l'humour il n'y aura rien pour vous divertir ici, et encore moins pour vous tenir éveillé; un conseil rematez-vous le deux premiers opus et rappelez-vous le bon temps (sans trop verser de larmes).
Mention spéciale pour Thomas Gilou, qui après avoir servi une glorieuse saga l'achève avec une suite qui en plus d'être inutile, est extrêmement mauvaise, et vient ternir une image qui n'en avait pas besoin davantage. La vérité on nous a menti.