Voilà un film anti #metoo ^^ Dès l'introduction, le ton est donné : un bref cours d'histoire naturelle sur la veuve noire, cette araignée connue car les spécimens féminins dévorent leurs partenaires masculins après avoir consommé…
Ce film est hybride, c'est en même temps un film noir et un whodunnit. La réalisation est classique, la seule audace du film étant une construction non linéaire. Oh très léger, mais c'est un des éléments qui fait de lui un film noir
Un autre élément, c'est la présence d'une femme "vénéneuse", ce qu'on aura pu deviner au titre du film. Mais en fait il y a deux femmes "toxiques". La faussement innocente Nanny, qui œuvre à s'élever socialement en usant de sa séduction sophistiquée et pensée, et Lottie, une véritable "langue-de-pute", magistralement présentée par le réalisateur dès sa première scène.
Pour moi, le film est meilleur en tant que whodunnit qu'en tant que film noir, car je trouve qu'il manque de tension sexuelle. Ce qui pourra déplaire en plus aux spectateurs d'aujourd'hui, c'est un certain classicisme propre au cinéma d'alors (caméra statique par exemple, réalisation proche du théâtre filmé) auquel il faut ajouter un manque total d'humour, d'ironie et d'action.
Alors pourquoi dis-je que ce film est anti #metoo ?
Parce qu'ici, les hommes ne sont que de pauvres diables, des victimes en puissance, à la merci de femmes qui ont tous les vices. Interessée, castratrice, adultérine, manipulatrice, égoïste, adepte du chantage, menteuse, meurtrière… Il ne manque qu'empoisonneuse et sorcière pour avoir un panorama complet des préjugés ancestraux masculins qui donnent leurs justifications de mâles dominants traditionnels. Car oui, si on ne les mâte pas, ces femmes, elles risquent de devenir des succubes ou autres monstres. Combattre le mal par le Mâle… ^^
Je conseille ce film à ceux qui aiment les films à enquête. Les fans de Gene Tierney et Ginger Rogers seront plutôt déçus car elles sont au final assez peu présentes.