Je suis extrêmement embêté pour noter et critiquer ce film... Son sujet, qui me tient à cœur, la sincérité de son réalisateur et d'une de ses co-scénaristes, Claire Lajeunie, qui est à l'origine du projet puisque ce film a pour origines un documentaire intitulé Femmes Invisibles, survivre dans la rue et un bouquin qu'elle a écrit en complément de ce documentaire, l'investissement des acteurs professionnels dans la préparation du film, et le fait que certaines héroïnes du film sont incarnées par des femmes qui ont vécu cette situation terrible font que ce film est très difficilement attaquable. Cela va au-delà de la sympathie...
Pourtant, je suis aussi un cinéphile... Et de ce point de vue, j'ai honte d'avouer que je n'ai pas pris de plaisir... Pourtant, il faut voir ce film... La salle, pleine, a beaucoup ri (c'est dire à quel point je me suis une fois de plus senti très seul, quelques jours après mon visionnage de mon visionnage de Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ? ^^), et à l'occasion du débat qui a eu lieu après la projection, j'ai pu constater que le film avait beaucoup plu, qu'il a touché les spectateurs présents. Probablement, mon jugement est altéré par le fait que je suis plus fan de drame que de comédie et que par exemple, un film comme Moi, Daniel Blake m'a beaucoup plus touché. On retrouve néanmoins dans Les Invisibles des points communs avec la dernière oeuvre en date de Ken Loach: ce manque d'humanité des institutions, qui me ramène à ces paroles que je trouve très belles Doit-on se courber encore et toujours pour une ligne droite?, manque compensé imparfaitement par l'humanité de petites gens, ici les travailleurs sociaux, dont je ne peux qu'admirer l'abnégation "donquichottesque"...
Voilà... J'espère ne pas avoir trop cassé le film...