Troisième film de Louis-Julien Petit après le réussi et prometteur Discount et le ratage Carole Matthieu. Je n'avais entendu que du bien de celui-ci mais sans en avoir vu ni bande-annonce ni promotion. Je m'attendais à beaucoup de pathos. Contre toute attente, il n'y en a pas (ou si peu). Certes, on pourra remarquer les relatives faiblesses de la mise en scène ou les quelques temps morts dans le scénario. Mais tout cela est balayé par un sujet fort et terrible. On ressent et comprend parfaitement la force de caractère et l'abnégation des travailleuses sociales et/ou des femmes de la rue, tout autant que leur désarroi et leur impuissance. Il n'y a par ailleurs aucun jugement, aucun mépris, et on ne cherche pas à nous faire la morale ou nous faire culpabiliser. La distribution est épatante, savant mélange de comédiennes pros et non-professionnelles. On retrouve avec plaisir l'excellente Corine Masiero ou Sarah Suco, les deux pour la troisième fois chez le réalisateur, Audrey Lamy, sans doute la plus surprenante et la plus convaincante, la toujours parfaite Noémie Lvovsky, ou encore Pablo Pauly (également troisième fois). A leurs côtés on retrouve celles que la société a abandonnées qui sont toutes absolument formidables dans leurs (presque) propres rôles. Le casting fonctionne à merveille. Les invisibles est donc un film formidable, intelligent, engagé, touchant, poignant, nécessaire, vraiment très drôle et sans misérabilisme aucun. On en ressort aussi, à l'instar de Edmond (dans un autre genre et pour d'autres raisons), avec la pêche. La salle a applaudi à la fin, longtemps que je n'avais vu ça...De très beaux portraits de femme, un très bel hommage à ces invisibles et à celles qui tentent de leur redonner espoir et dignité. Une très belle surprise.
http://lecinedefred2.over-blog.fr/