La Victime par ClémentCad
La beauté de ce film réside peut-être moins dans sa mise en scène, somme toute relativement classique, mais bien plus dans le jeu magistral de Dirk Bogarde et le thème traité. Pour la première fois, le mot "homosexualité" est prononcé dans un film britannique, et ce en 1961 au moment où celle-ci était encore condamnée outre-Manche.
Loin de nous montrer un quelconque "undeground" gay à la pointe de la mode ou des Beaux-arts, "Victim" dépeint le quotidien d'un avocat victime du chantage le condamnant à payer sous peine de voir son homosexualité dévoilée aux yeux de tous. Ce même chantage auquel d'ailleurs son ancien amant a auparavant cédé, avant de se suicider, ne pouvant donner les sommes exigées et souhaitant protéger la réputation de cet avocat.
"Victim" est donc un film sur l'hypocrisie regnant alors dans l'ensemble de la société britannique ("l'élite" du royaume est loin d'être la seule menacée), et Dirk Bogarde passe bien du notable honteux de ses "penchants" et désireux de voir ce secret pour toujours enfoui, à la figure de l'avocat défenseur des libertés individuelles, finissant, sous la contrainte, par assumer au grand jour son homosexualité.
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