Premier des 9 longs métrages de la carrière d'Alain Jessua, réalisateur contemporain de la nouvelle vague, n'y appartenant pas, tout en en étant très proche et ayant tourné avec les plus grands Patrick Dewaere, Delon, Depardieu, Jean Rochefort, Michel Serrault, Jean-Pierre Cassel, Stephane Audran etc. La Vie à l'envers nous raconte l'histoire d'un homme (Charles Denner) agent immobilier - patron Jean Yanne (7eme long métrage) -, archétype d'Étranger qui après avoir décidé sur un coup de tête de se marier (Anna Gaylor), montrant par là qu'il désire devenir un Homme qui aimait les femmes, sombre peu à peu dans une folie douce, erre dans les rues tel un Homme qui dort, jusqu'à une séparation qui se fera sans animosité, rappelant peut-être la relation entre Kierkegaard et Regine Olsen. Après avoir nié l'existence des autres dans un geste se voulant philosophique, il se referme peu à peu sur lui même jusqu'à rester enfermé chez lui. Sa femme avec qui il ne vit plus s'inquiete pour elle, son seul ami le trapéziste Paul (Robert Bousquet) descend de son trapèze et de sa vie à l'envers et vient le voir pour essayer de le convaincre de sortir (rappelant les diverses tentatives de Stolz pour sortir son ami Oblomov de son apathie). Au final le médecin viendra lui parler d'un homme riche qui sera très intéressé d'entendre ce qu'il a à raconter et lui propose d'aller vivre dans sa maison aux murs blancs qui rappellent étrangement une clinique. Il s'y sentira très bien, dans une dernière scène rappelant celle de la cellule de Psychose et le monologue d'Anthony Perkins. Contrairement à La dernière aventure nous n’assisterons pas à sa thérapie. Ce n'est pas le but.
Avec une bande son jazzy, le Paris de 1964 en noir et blanc, on n'est pas dans la nouvelle vague mais c'est tout comme.