Terrible. C'est un film qui arrive à tout dire, du temps qui passe comme des idéaux noyés dans la masse, avec au milieu de tout ça la petite flamme qui a du mal à se rendre. Je dois confesser que ma dernière lune de miel avec Bill Murray remontait au Jour de la Marmotte en 93, et que le visionnage aura été l'occasion d'un pied majestueux. Il s'agit d'un hommage décalé aux explorateurs océanographiques d'autrefois, à travers toute une série de détails nous sommes connectés à un fonds aventureux et écologiste qui a eu son heure de gloire dans les années 60-70, lequel est au départ de l'histoire, explicitement fatigué et vidé de sa substance, en la personne de Steve Zissou un des derniers cinéaste et explorateur de cette génération encore actif qui au cours d'un festival tombe sur Ned, un fils hors mariage qu'il ne connaît pas et dont l'admiration naïve et totale va lui donner l'énergie pour reprendre la mer à bord de son navire sur lequel il vit et développe ses projets avec toutes sortes de loustics. L'ambiance de ce périple est vraiment drôle, il souffle là dessus l'esprit des expéditions Cousteau mêlées à un certain mutisme émotionnel, pour ne pas dire anglais, c'est sur ces bases que se tisse une relation complexe entre Steve et Ned, embrouillée par l'absence de l'épouse, la présence d'une jolie journaliste enceinte et les aléas de l'expédition, expédition à l'objectif bizarre pour ne pas dire incongru il faut bien le dire. C'est tellement du cinéma anglais que les amateurs ne peuvent qu'être ravis, surtout qu'en plus de Bill Murray il y a Anjelica Huston, Jeff Goldblum, Owen Wilson, Wilhem Dafoe, ce sont des arguments de poids qui se révèlent de sacrés atouts tant les personnages sont singuliers et savoureux. Ajoutons que le récit avance en zigzag avec beaucoup de surprises et que la BO est d'enfer. C'est un spectacle parfait pour retrouver un peu d'âme par rapport à l'époque.