Ravi de retrouver la tonalité sensible qui émanait d’Irresponsable – la série co-écrite par Frédéric Rosset – et cette légèreté de façade, qui vire bientôt à une mélancolie palpable. En vingt-cinq minutes, La vie au Canada brasse suffisamment, pour qu’on s’attache à cette famille, qu’on y croit, qu’on apprenne un peu de leur histoire, afin que celle de Sarah résonne plus fortement encore. C’est Allison Chassagne (déjà géniale dans la dernière saison de la série Irresponsable) qui campe Sarah et se rend à un repas chez ses parents, accompagnée d’Hermione, dix ans, la fille de sa compagne, absente car soi-disant en train de préparer leur départ pour le Canada. C’est aussi l’occasion pour elle de croiser son frangin (son vrai frangin, évidemment) et une cousine, avec qui elle semble avoir eu une aventure. Il y aura une scène très drôle de montage de tante entre frangin(s) et leur père, incarné par le toujours génial Philippe Rebbot. Et in extremis, sans le placarder non plus, le film interroge le poids d’une filiation indirecte et ce qu’elle devient au moment d’une séparation. C’est un beau film sur l’incertitude existentielle et la difficulté d’en accepter les tremblements.